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Le Blog du MoDem de Colombes

Projet pour l'Ile-de-France (3) Un biotope favorable aux entreprises

12 Août 2015, 23:19pm

Publié par MoDem Colombes

Projet pour l'Ile-de-France (3) Un biotope favorable aux entreprises

Constats :

L'Île-de-France, première destination touristique au monde, contribue pour 31 % au PIB national, grâce en particulier à la présence de nombreuses entreprises et d’une forte densité́ de sièges sociaux : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux possèdent un siège en Île-de-France, mais le phénomène semble s’inverser.

Parmi les premiers bassins d'emploi européens, la Région offre environ 6 millions d'emplois, salariés pour 94 % d'entre eux. Sa main-d'œuvre est hautement qualifiée : elle comprend 35 % des cadres, et près de 40 % du personnel de la recherche publique de la France métropolitaine. La R&D compte 153 000 personnels (dont 103 000 chercheurs) dans ses laboratoires de recherche publics ou privés, soit 38% des effectifs nationaux. Elle compte 7 des 71 pôles de compétitivité́, dont 3 des 7 pôles mondiaux.

Malgré tous ces atouts, la Région Île de France a malheureusement de nombreux points faibles:

Sa croissance économique est plus faible que dans les autres métropoles mondiales :

1,9% depuis 10 ans (idem pour les perspectives à 2030). Loin derrière les autres grandes métropoles mondiales : le double à New York et plus du triple à Londres (2,7 %).

Son modèle économique est très généraliste :

Les métropoles mondiales les plus performantes sont celles qui ont fait des choix de spécialisations. L’IDF-Métropole est ainsi la seule métropole mondiale aussi dispersée en termes de PIB : 18 % de services aux entreprises, 11% dans le commerce, 10 % dans l’informatique et le digital, 8 % dans la finance... En fait aucun secteur n’est véritablement privilégié, ce qui a pour effet de ne pas permettre de développer des avantages comparatifs.

Les investissements directs étrangers (en IDF, 1 emploi sur 5 dépend de ces investissements) sont en dent de scie : entre 2008 et 2012, le nombre de nouveaux investissements directs étrangers a baissé de plus de 40 %, passant de 192 en 2008 à 108 en 2012. Heureusement il y a eu un rebond en 2014 (principalement USA, puis Chine puis Japon dans la santé, le numérique, les biotechnologies) mais pour combien de temps : puisqu’investir en France est souvent jugé dissuasif en raison des taxes, des démarches administratives….

Il y a peu de grands sièges sociaux :

Parmi les sociétés du Fortune 500, 170 entreprises, non-européennes, ont décidé d’installer un siège social Europe. Sur ces 170 sièges sociaux, Paris en accueille seulement 4.

Et un nombre insuffisant d’ETI :

Comparé aux autres villes mondiales, l’emploi francilien est concentré à 40 % dans des grandes entreprises. Inversement, le tissu d’entreprises de taille intermédiaire est insuffisant. Elles sont caractérisées par une petite taille moyenne - 640 employés contre 900 dans les autres pays européens -, un chiffre d’affaires limité par rapport aux ETI allemandes ou britanniques, et un niveau d’exportation faible. Seul 15 % des ETI font plus de 25 % de leur chiffre d’affaires à l’étranger.

Dans ce contexte, l’action du Conseil Régional n’apparaît pas à la hauteur des enjeux. En 2015, seulement 230 millions d’euros ont été consacrés à l’action économique, soit 19 € par an et par habitant alors que les autres régions françaises y consacrent 36€ en moyenne. En proportion du budget total de la région, cela représente 3% alors que les autres régions font l’effort d’y consacrer 8,3% de leur budget. Qui plus est, la région ne dépense pas toujours tous les crédits votés pour l’aide aux entreprises (En 2012, 16M€ sont ainsi restés inemployés).

En conséquence, notre région demeure tendanciellement en dessous du niveau de croissance qu'on pourrait attendre compte tenu de compte tenu de la tendance observée dans les secteurs où la région dispose d’un avantage comparatif.

L’Île-de-France doit se fixer un but : devenir la région de France la plus favorable aux entreprises de taille moyenne, celles qui, en fait, assument l’essentiel de la création d’emplois. Quand une région représente 20 % de la population et 30 % du PIB de la France, elle a plus que d’autres les moyens de soutenir l’innovation et l’activité. Pour ce faire, il faut construire un biotope pour les entreprises.

Propositions

Nous augmenterons et réorienterons le budget régional en faveur de l’action économique pour plus d’efficacité, avec pour premier objectif d’atteindre au moins la moyenne nationale : 8,3% du budget.

Nous limiterons l’effet saupoudrage des aides dont l’efficacité est inévitablement réduite, en ciblant davantage afin que les montants soient suffisamment conséquents.

Nous accompagnerons l’entrepreneur pour chaque étude de dossier de subvention, afin de vérifier que le projet est bien viable et que l’argent public dépensé le sera réellement au service de la création d’emploi.

Nous intensifierons le soutien à l’innovation et à la R&D. En 2011, 4.615 demandes de brevets ont été́ publiées en Île-de-France, sur les 14.547 enregistrées par l’Institut national de la propriété́ industrielle mais cela repose sur quelques grandes structures.

Nous orienterons la R&D vers le développement et la création de PME/PMI. L’Île-de-France n’exploite pas suffisamment ses ressources, pourtant si importantes, dans ce domaine : alors que sur 10 000 chercheurs, 100 créent une start-up aux Etats-Unis et 62 en Allemagne, seulement 12 font de même en Île-de-France.

Nous faciliterons la mise en relation des entreprises et des laboratoires de recherche.

Nous renforcerons le soutien à la création et à la transmission d’entreprises. Le taux de création est de 16% en Île-de-France contre 15,3% en France. Mais le boom des créations d’entreprises constaté depuis trois ans est majoritairement le fait d’entrepreneurs cherchant à créer leur propre emploi. Cette croissance de la création d‘entreprises a donc peu d’impact sur la croissance économique. Après des politiques publiques fortement axées sur la création d’emplois publics aidés, une nouvelle phase doit désormais s’ouvrir, plus qualitative, où la création d’entreprise devienne davantage synonyme d’innovation et de croissance.

Nous augmenterons les fonds de capital-investissement de la région afin d’aider au développement des entreprises avec pour objectif global d’accroître le nombre des entreprises de taille intermédiaire qui assument l’essentiel de la création d’emplois.

Nous proposerons des prêts pour le développement des entreprises. Et nous accompagnerons les PME à l’export, condition sine qua non pour les faire grandir. Nous accélérerons la couverture en très haut débit du territoire francilien.

Nous garantirons aux entreprises la stabilité dans les programmes régionaux. Les entrepreneurs subissent des modifications constantes du cadre législatif, réglementaire et fiscal, parfois rétroactivement. Cette instabilité occasionne un risque important pour les chefs d’entreprise. Elle est un frein évident à l’embauche et au développement de leur activité. Nous nous engageons à 15 annoncer suffisamment en avance les évolutions dans les aides régionales aux entreprises et à maintenir des programmes régionaux stables dans le temps pour leur assurer une meilleure visibilité et donc une plus grande sécurité.

Nous expérimenterons un service « Simplifions l’entreprise » pour les PME et TPE. Les petites et moyennes entreprises sont étouffées par les lourdeurs administratives et force est de constater que le choc de simplification promis par l’exécutif tarde à se concrétiser. Nous estimons à 30% le temps passé par les chefs de petites entreprises à s’occuper de l’administratif. C’est autant de temps perdu pour créer de la richesse. Nous souhaitons mettre en place un guichet - réellement - unique qui accompagne les entrepreneurs tout au long de leur activité. Ce projet sera expérimenté les premières années pour identifier ce qui fonctionne et ce qu’il faudra améliorer pour que la dépense publique soit la plus efficace possible.

Une de ses premières missions sera de mettre à jour la liste globale dans notre région, des entreprises et de leur champ d’activités. Ceci permettra aux créateurs d’identifier des partenaires, fournisseurs et clients potentiels.

Le guichet unique indiquera à chaque créateur les démarches à effectuer pour monter son entreprise et les dépenses auxquelles il devra s’attendre. Il effectuera directement les démarches auprès de l’administration, pour le compte de l’entrepreneur. Autant de temps gagné pour développer son activité et créer de l’emploi.

Ce service facilitera la recherche d’aides et de subventions, de financements, et l’accès aux marchés publics en facilitant les réponses groupées.

Enfin, ce guichet unique permettra la mise en relation des entrepreneurs entre eux. L’occasion pour eux d’échanger plus facilement sur les difficultés qu’ils rencontrent et s’entraider. Lorsqu’un chef d’entreprise souhaite suspendre son activité, il pourra ainsi plus facilement trouver un repreneur

Notre projet pour l’Île de France
Les élections régionales seront d’une importance cruciale pour le quotidien de millions de franciliens. C’est à la Région de proposer des institutions qui fonctionnent, d’améliorer les transports publics, de créer un biotope favorable pour les entreprises, et de prendre les bonnes décisions pour lutter contre la pollution de l’air. En somme, c’est à la Région de faire en sorte qu’on vive mieux en Île de France. Nous avons élaboré ce document de manière collective et à la lumière des acteurs du terrain que nous avons rencontrés. Nous le soumettons aujourd’hui à la lecture de tous les franciliens pour qu’ils nous fassent part de leurs avis et idées.
Marielle de Sarnez
Yann Wehrling

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