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Le Blog du MoDem de Colombes

Bayrou ne se laisse pas abattre

19 Mars 2008, 10:19am

Publié par MoDem-Colombes

Ni abattu, ni déprimé, toujours résolu et sûr de lui. Au lendemain de sa courte défaite à Pau (38,81 %) face à la socialiste Martine Lignières-Cassou (39,76 %), et alors que dans son propre camp, les premières critiques tombent sur «l’échec» de la stratégie du Modem, François Bayrou confie : «Je suis entêté, c’est mon défaut. Et je n’ai aucune faculté d’adaptation au reniement.» La perspective d’une traversée du désert ? Elle ne lui fait pas peur. «Ça fait déjà des années que je marche sur le sable», convaincu qu’au bout «il y a la France qui change et les démocrates qui deviennent essentiels dans le jeu politique français». Certes, «l’élection a été très dure» , admet Bayrou. Et la défaite difficile à encaisser. «Mais on a défendu nos positions. Et nous avons enregistré en moyenne 15 % des voix dans les villes où nous nous sommes présentés. Ce n’est pas mal. C’est un premier pas.»

«Autonomie». A ceux qui, depuis hier, militent déjà pour un retour dans le giron de la droite, l’ex-candidat à la présidentielle répond qu’il ne changera pas de stratégie : «C’est une offensive classique, je la connais bien, relativise-t-il. L’affrontement dure depuis des décennies entre ceux qui estiment qu’il n’y a de possibilité d’exister pour le centre qu’en étant forcément aligné, et moi et mes amis qui depuis longtemps plaidons pour l’autonomie.» Le message ne varie pas : le centre doit être «une proposition différente». Il en va même de la bonne santé démocratique, soutient Bayrou : «C’est terrible, ces coups de barre à droite et ces coups de barre à gauche. Ça donne une impression d’instabilité et d’affrontement perpétuel dans le pays. Sans compter la crise qui s’annonce à gauche avec le congrès du PS. Le spectre politique français est en mouvement, et la question du pluralisme est centrale. Je ferai tout pour qu’en France, on dépasse ces antagonismes d’un autre temps.» Et le leader centriste de se vanter : «C’est la première fois depuis cinquante ans que quelqu’un dit: "Excusez-moi, mais votre système, ça ne me va pas."» François Bayrou assure ne pas être le seul concerné. «Est-ce que vous pensez que les écologistes vont rester mille ans dans la dépendance du PS, alors qu’ils meurent un peu plus à chaque fois ?» interroge-t-il. Avant de donner lui-même la réponse : «Je suis persuadé que non.»

«Jouvence». Optimiste, toujours optimiste, le Béarnais a décidé de regarder vers l’avenir. «On va faire naître une organisation politique nouvelle, à partir d’une génération politique nouvelle. Face aux caciques, c’est formidable d’avoir ce bain de jouvence. On va les former, on va les lancer, et on va leur faire de la place.»

Alors que le parti centriste va affronter les dissensions creusées par des alliances plus ou moins digérées, et préciser sa stratégie, François Bayrou préfère parler «du travail programmatique» qui l’attend, pour «énoncer les questions qui se posent aujourd’hui à la France, définir nos réponses. Et puis, derrière arrive l’organisation. Département par département, nous allons sélectionner les personnalités qui seront demain nos acteurs locaux». Une réunion des instances exécutives du Modem devrait donc avoir lieu rapidement. Mais «le plus important pour moi, c’est le projet, la vision». Le sien. La sienne.

(C) Libération 18/03/08 - LAURE ESPIEU
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