Regard sur les élections européennes
Intervention de Bernard LEHIDEUX au Conseil départemental du 10 juin 2009
« Remerciements très sincères à tous. À aucun moment je n’ai douté et ne doute de la valeur et de la pertinence de notre message.
Évidemment dans cette campagne nous avons fait des erreurs. Mais tout n’a pas dépendu que nous.
Une campagne électorale :
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C’est comme un rendez-vous spatial : Il ne faut pas seulement le bon lanceur il faut arriver au bon moment : « la fenêtre de tir »
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On ne sait pas à l’avance quand et sur quoi l’opinion va se cristalliser.
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Construire son message dans ces conditions n’est pas facile.
La vérité, pour moi, c’est que l’opinion, en France s’est cristallisée le vendredi et le samedi.
Je voudrais vous mettre en garde contre les réactions « brèves de comptoir » et la rumeur publique.
Il nous faut garder la capacité d’analyser et ne pas se laisser trop influencer par les campagnes en forme de commentaires lancées par nos
concurrents.
Les différents sujets :
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On s’est trompé de campagne en faisant trop de politique intérieure : Le livre « Abus de pouvoir » a eu un impact positif mais nous n’avons pas su faire le lien entre son contenu et le message européen.
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Notre ADN : nous avons commis l’erreur de croire que ce qui est une évidence pour nous, à savoir que notre famille est « génétiquement » européenne, l’est aussi pour les électeurs.
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Notre absence de programme : Nous avons subi cette critique venant de partout Nous avions un programme clair et travaillé mais les électeurs n’ont pas voté pour un programme. Le cas d’Europe Ecologie est flagrant sur ce point.
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Le débat télévisé : Je ne crois pas que cette altercation soit responsable de notre échec. Cette émission a été ressentie comme un « gigantesque bordel ». Le lendemain, l’opinion s’est trouvée disponible pour le grand moment d’émotion du film « Home ». C’est comme un précipité : une goutte suffit pour tout cristalliser. Ce fut le cas autour de la préoccupation du moment : l’écologie
Dans toute campagne ceux qui la mènent ont une part de responsabilité.
Il n’y a pas dans ce scrutin l’indication d’un vote politique mais il ne faut pas laisser vide cet espace.
L’un des reproches que l’on nous fait, est d’avoir un leader : mais regardez ce qui se passe quand il n’y en a pas !
La suite est une reconstruction politique. Certes notre mouvement est nouveau mais cela n’empêche pas d’avoir un regard sur le passé qui montre qu’un échec
n’est pas définitif (les socialistes, Sarkozy en 99…).
En conclusion :
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Lucidité et réalisme.
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Calme : on n’est pas obligé de se faire du mal à soi-même.
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Le vrai combat n’est pas dans les « chicayas » locales dont tout le monde se fiche mais dans l’action. Il faut plus que jamais ouvrir et rassembler.
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Réfléchir à ce que nous allons faire.
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Même dans ces moments difficiles, nous avons des troupes sur le terrain alors que l’UMP qui « bouffe ») ses enfants ( Nouveau Centre, gauche moderne, radicaux etc…) n’a pas gagné d’électeurs et n’a aucune réserve sous le pied.
6. On a besoin de tout le monde : ceux qui sont ici présents et ceux qui pourraient venir demain »