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Le Blog du MoDem de Colombes

Faut-il s’allier avec le Modem ?

18 Août 2009, 11:30am

Publié par MoDem-Colombes

On a beau trancher dans les congrès, François Bayrou a beau perdre aux municipales, aux cantonales, aux européennes, il reste tel le sparadrap du Capitaine Haddock, collé aux débats du PS. Ce débat-là divise et attise la polémique !

Nous le savons bien, au-delà des proclamations, c’est l’élection qui fait l’alliance. Personne ne met sur le même plan une municipale où l’hégémonie électorale du PS est incontournable, et une présidentielle où elle est contestée.

Le seul débat qui vaille est celui-ci : l’alliance avec le Modem est-elle pertinente au regard de notre projet politique ? Est-ce utile pour construire la victoire ?

De toute façon, François Bayrou ne partage ni notre stratégie ni notre projet. Hier il souhaitait être l’autre droite, aujourd’hui le centre mais toujours pas la nouvelle gauche. Son credo est celui de Valéry Giscard d’Estaing, rassembler deux Français sur trois autour de lui. Il souhaite une recomposition politique qui passe par un double éclatement du PS et de l’UMP. Le souhaitons-nous ? Serions-nous à ce point électoraliste que, quelque fut le contenu d’une alliance improbable, seule la victoire compterait ? Encore que ceci n’est même pas certain. Serait-il possible pour une fois, une fois seulement, de se poser cette question : pourquoi faudrait-il que les socialistes s’allient principalement avec le modem ? Pourquoi faudrait-il que les socialistes s’allient avec le Modem alors que François Bayrou ne le souhaite pas ? Alors qu’il fait de notre rupture avec la gauche unie le préalable à sa recomposition ? Je n’ai jamais entendu un partisan de l’alliance avec le Modem stigmatiser le refus de François Bayrou de s’allier avec la gauche. L’argument est toujours utilisé pour stigmatiser le PS. Mais je t’assure, François Bayrou n’a aucune envie de cette alliance.

On le comprend d’ailleurs, le « centrisme présidentiel » n’a de sens que dans une capacité à déborder le PS. S’il s’allie clairement avec la gauche, il devient un partenaire comme les autres et se prive de la possibilité de nous supplanter à la présidentielle. Le fait que François Bayrou soit tout à la fois trop à droite pour la gauche et trop à gauche pour la droite pour un deuxième tour présidentiel, n’est souligné par personne.Tout le monde croit ou fait mine de croire… qu’il suffit d’être au deuxième tour pour que le mouvement soit mécanique.

François Bayrou a une stratégie et je ne vois pas pourquoi il faudrait le lui reprocher : être le recours face à Nicolas Sarkozy. Dans cette voie, il ira le plus loin possible avec la gauche sans pour autant perdre sa position d’équilibre. Il pourra même dire qu’il ne mêlera pas ses voix avec les partisans de Sarkozy. Mais à partir du moment où il refuse la gauche, tu avoueras que cela ne nous avance pas beaucoup. À moins de choisir François Bayrou comme candidat, ce qui est encore autre chose, je ne vois pas pourquoi il faudrait faire de cette question le problème stratégique central.

On peut aussi comprendre les écologistes car dans une alliance Modem-PS-Verts, ils peuvent se penser le pivot. C’est toute la stratégie de Daniel Cohn-Bendit. Est-ce celle des Verts ? Le fait que cette stratégie n’a aucune chance de l’emporter à l’élection présidentielle n’est pas non plus un problème pour le Président du groupe écologiste au Parlement européen. Il parie sur un processus long et inéluctable de substitution au PS. Au nom de quoi devrait-on être à ce point masochiste pour faciliter des stratégies qui ne nous veulent pas du bien ?

Il reste que l’on ne peut pas décréter l’alliance avec quelqu’un qui ne le veut pas. Pourquoi veut-on que le Modem se suicide pour le PS ? François Bayrou voudra bien s’allier demain s’il est aux commandes. Mais on n’arrimera jamais « l’espace gauche critique » à cette alliance. Et ce n’est pas parce que nous avons eu raison historiquement sur la gauche communiste, voire gauchiste, qu’elle n’est pas une réalité électorale autour de 10 %.

Pour autant, l’alliance est aussi tout impossible pour ceux qui réclament l’union avec l’extrême gauche. Ils sont, il est vrai, plus discrets, sachant que l’aventure donne des haut-le-coeur aux bobos citadins, surtout si ce sont d’anciens soixante-huitards. Olivier Besancenot, pas plus que François Bayrou, ne veut d’une alliance avec nous, encore moins gouverner avec nous. Nous sommes un obstacle dans leur stratégie. Et celle de Jean-Luc Mélenchon – qui a été étonnement reçu par Nicolas Sarkozy au lendemain des élections européennes – est de parvenir à construire un front de gauche de Marie Georges Buffet à Olivier Besancenot capable de peser sur nous, induisant une alliance tellement à gauche qu’elle libérerait une partie de notre électorat vers François Bayrou.

Le député socialiste de Paris Jean-Christophe Cambadélis expose aujourd'hui sur son blog ses solutions à la crise du PS dans une "Lettre à un militant qui n'en peut plus" :

http://www.cambadelis.net/2009/08/18/lettre-a-un-militant-qui-n'en-peut-plus/#more-1383

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F
"S'il n'y avait pas les socialistes, le socialisme gouvernerait le monde entier" George Bernard Shaw (1856-1950)... A méditer !
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