Affaire Sarre c/Yade
La réaction du Maire : http://philippesarre.typepad.com/blog/2012/10/pourquoi-jai-d%C3%A9pos%C3%A9-plainte-contre-rama-yade-.html
Le tribunal correctionnel de Nanterre a examiné mardi la plainte pour diffamation du maire PS de Colombes Philippe Sarre contre Rama Yade (PR), pour une note publiée par elle sur son blog le 15 décembre après l’annonce de sa candidature aux élections législatives.
Absente de l’audience, l’ex-secrétaire d’Etat, membre du Parti radical, avait annoncé son intention de déposer plainte contre des rivaux politiques dont Philippe Sarre pour «diffamation, dénonciation calomnieuse, atteinte à la vie privée».
Dans le texte, elle laissait entendre que des «agents municipaux» auraient été contraints d’exercer sur elle «une surveillance politique». Elle accusait plus globalement ses «concurrents» d’utiliser «des moyens illégaux» pour la «fliquer» durant la pré-campagne des législatives. Faisant référence à des fusillades à Colombes en novembre et décembre 2011, elle reprochait à Philippe Sarre d’avoir «livré» la ville à ces règlements de compte en supprimant les armes à feu des policiers municipaux.
Deux semaines avant la publication du texte, le maire s'était exprimé dans la presse sur une potentielle radiation de Rama Yade des listes électorales de Colombes où elle est élue d’opposition. La radiation avait finalement été décidée par la commission de révision des listes électorales, puis confirmée par le tribunal d’instance de Colombes en janvier en raison d’un problème de domiciliation.
Pour l’avocate de Rama Yade, Me Florence Bourg, les propos ont été tenus dans un contexte de «polémique politique intense». Il s’agit d’un «jugement de valeur», d’une «réponse très incisive certes» mais «en aucun cas de diffamation».
«Tout le système de défense est de dire qu’elle n’accuse Philippe Sarre de rien (...) Mais il n’y a aucune once de connotation politique dans ce texte. On est dans l’imputation de faits, bien entendu sur des faits diffamatoires», a estimé l’avocat de Philippe Sarre, Me Pierre Degoul. Il a réclamé notamment 10 000 euros de dommages et intérêts et le retrait du texte.
La représentante du ministère public a jugé la diffamation «constituée» concernant le passage sur les fusillades, laissant le soin au tribunal de décider de la peine. Jugement le 6 novembre.
(c) AFP