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Le Blog du MoDem de Colombes

Bayrou : "L'heure de vérité arrive pour Hollande"

1 Septembre 2012, 09:33am

Publié par MoDem-Colombes

 

Le désenchantement à gauche sera très grand, estime le chef centriste.

Il n'a pas encore choisi la forme ou l'expression de son retour dans l'arène médiatique. Mais ce sera sans doute vers la mi-septembre, un peu avant l'université de rentrée du MoDem, prévue dans le Morbihan. Pour l'heure, François Bayrou enchaîne les allers-retours entre Pau et Paris et se dit «très heureux de traverser le pays du silence». Ce qui ne l'empêche pas de travailler - il a beaucoup écrit ces deux derniers mois - et de consulter en privé de nombreux responsables politiques français ou européens, voire des chefs d'entreprise et des journalistes. Cet été, il s'est même fendu d'un texto de félicitations à Alain Minc, avec qui il a pourtant souvent polémiqué par le passé, après son interview dans Les Échos où Minc estimait que «l'élection de François Hollande est une bénédiction pour la société et une malédiction pour l'économie».

En fait, exactement ce que pense le président du MoDem. N'avait-il pas justifié, en mai, son vote personnel pour François Hollande en déclarant que «la France (avait)besoin d'alternance, et la gauche de découvrir le réel»? François Bayrou en est persuadé: le désenchantement à gauche va être très grand. «Dans les semaines qui viennent, assure-t-il, la réalité économique du pays va leur tomber sur la tête comme la pluie tombe de l'orage.»

Ce sera, ce qu'il avait déjà qualifié au début de l'été, «le moment de vérité» du quinquennat. Autrement dit, «la révélation aux yeux du peuple de gauche que la politique qu'il faut suivre pour le redressement du pays n'est pas celle qu'on leur a vendue au travers de l'élection présidentielle». Les Français, estime-t-il encore, se poseront alors la question suivante: «Qui nous avait dit la vérité?» Pour le président du MoDem, ce moment de vérité sera surtout «le rendez-vous de François Hollande». Il ­estime que ce dernier n'a pas encore fait les gestes nécessaires qui le légitimeraient en tant que chef de l'État. «La question, pour François Hollande, c'est de devenir président de la République», observe-t-il. «Aujourd'hui, confiait-il encore dernièrement, les Français attendent de François Hollande son expression, non pas comme socialiste, mais comme président de la République.» François Bayrou avait alors ajouté: «Mais, contrairement à ce que croit François Hollande, on n'a pas le choix quand on est président de la République, on est obligé d'assumer la direction morale et intellectuelle du pays.» Or, comme il l'avait martelé durant la campagne présidentielle, le chef centriste estime toujours que «la crise est devant nous». «La principale question aujourd'hui, elle n'est pas politique, elle est nationale. Elle est de savoir si la France peut encore prendre les décisions nécessaires pour se retrouver et donc se redresser», explique-t-il.

Pour cela, malgré son score décevant à la présidentielle, François Bayrou rêve toujours de voir un jour «s'affirmer un grand courant politique, libre et réformiste, qui fasse passer l'intérêt du pays avant celui de son camp». Et se dit, bien évidemment, toujours déterminé à «aider à cette prise de conscience et à cet équilibre politique nouveau». De ce point de vue, assure un proche, «sa volonté est inébranlable». Depuis le cuisant échec de ses candidats aux législatives, il en aura en tout cas besoin. Privé de ses financements publics, le MoDem tangue. À la gauche du parti, tous ne partagent pas l'intransigeance de l'ancien député béarnais à vouloir rester dans l'opposition au nom de l'indépendance.

Les eurodéputés Robert Rochefort et Jean-Luc Bennahmias ont ainsi déjà fait des offres de services auprès de la majorité. Tandis que, sur sa droite, d'autres élus reprennent langue, par exemple, avec le Nouveau Centre. Absurde, pour Bayrou, qui répète toujours que «le centre droit n'existe pas, puisqu'ils ont dit qu'ils étaient à droite».

(c)LeFigaro

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