Ce que Bayrou a été le premier à dénoncer

"Chaque jour de nouvelles révélations faites par les plus hautes autorités de contrôle de notre pays prouvent s'il en était besoin que cette affaire est l'une des plus graves affaires d'Etat qui se soient produites dans notre pays", a fait valoir le président du MoDem dans un communiqué à l'AFP.
Il réagissait au rapport de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, présidée par Jérôme Cahuzac (PS), qui reprenait "une autre révélation de la Cour des Comptes indiquant que le président du CDR (Consortium de réalisation, gérant le passif de la banque) avait modifié de sa propre autorité une délibération du conseil d'administration pour permettre à M. Tapie de toucher 45 millions d'euros!".
"C'est l'équivalent de plus de mille fois ce que des parents désespérés reçoivent pour la mort d'un enfant", s'est exclamé M. Bayrou.
Dans l'avant-propos de ce rapport publié jeudi, M. Cahuzac indique que M. Tapie aurait bénéficié d'un ajout de la mention "préjudice moral" dans le compromis d'arbitrage qui lui aurait permis de toucher à ce titre une somme record de 45 millions d'euros.
Alors que des députés PS ont demandé samedi la saisine de la Cour de justice de la République (CJR) contre la ministre de l'Economie Christine Lagarde qu'ils accusent "d'abus d'autorité", M. Bayrou a affirmé que la Cour des comptes avait "l'obligation" de saisir le procureur de Paris, Jean-Claude Marin.
Rappelant que dans cette affaire, des fonctionnaires avaient été renvoyés devant la cour de discipline budgétaire, il a expliqué que le procureur de Paris pourrait ainsi "conduire toutes les investigations nécessaires pour qu'enfin toute la lumière soit faite et saisir les juridictions compétentes".
"Si les révélations de la Cour des comptes étaient avérées, a poursuivi M. Bayrou, il y aurait suspicion de faux et usage de faux et peut-être même tentative d'escroquerie au jugement".