MoDem et primaires
Le porte-parole du MoDem, Yann Wehrling, a estimé mardi que l'orientation à gauche des primaires PS-PRG et la surenchère des finalistes autour d'Arnaud Montebourg confortaient le parti de François Bayrou dans la nécessité de proposer aux Français "un projet réformiste".
"C'est une réussite du PS d'avoir réussi à mobiliser une partie importante de son électorat pour départager leurs candidats à la présidentielle", a reconnu M. Wehrling lors du point de presse hebdomadaire du MoDem.
Mais le système des primaires est loin d'être la panacée pour le porte-parole du MoDem car, a-t-il dit, "il demeure un instrument de la bi-polarisation du paysage politique".
De plus, a ajouté M. Wehrling, "ces primaires ne sollicitent qu'une partie de l'électorat socialiste, et pas forcément le plus modéré, comme on a pu le constater avec le résultat assez modeste de Manuel Valls et celui très important d'Arnaud Montebourg".
"Le message de cette primaire, c'est de dire aux candidats: si vous étiez tentés par des idées trop réformistes, n'y pensez plus et restez dans une option très à gauche", a-t-il résumé.
Conséquence, a-t-il dit, "les deux prétendants du second tour, François Hollande et Martine Aubry, font de la surenchère pour séduire l'électorat de Montebourg et l'on peut se demander si cette orientation est souhaitable pour le pays".
Pour lui, il ne s'agit d'ailleurs pas du premier signal allant dans ce sens d'une inclinaison à gauche.
"Le premier était l'adoption du projet socialiste, qui contenait un certain nombre de propositions qui ne tenaient absolument pas compte de la situation économique de notre pays, en termes de dépense publique", a-t-il fait valoir.
"Le deuxième concerne François Hollande qui, après avoir annoncé des mesures réalistes, a présenté des propositions de dépense publiques nouvelles, comme des emplois nouveaux dans l'Education, qui rompent totalement avec les équilibres budgétaires."
"Tout cela ne peut que nous conforter dans l'idée que la démarche du MoDem a toute sa raison d'être. Parce que de toute évidence, nous avons besoin d'un projet réformiste en France et le PS ne s'engage pas à en être le représentant", a-t-il conclu