Retraites : la position du MoDem
Si la retraite sans décote à 67 ans a été votée lundi par la plupart des centristes, les sénateurs MoDem ont voté contre. Parmi eux, Jean-Marie Vanlerenberghe, qui assure que sur le volet pénibilité, les centristes seront déterminés à obtenir des avancées.
Pourquoi ne pas avoir voté la retraite sans décote à 67 ans comme l’ont fait vos collègues centristes ?
Nous étions pour le maintien à
65 ans. Les amendements adoptés pour les femmes ayant élevé trois enfants et pour les parents d’enfants handicapés étaient un premier pas. C’est la partie certainement la plus fragile de la
population concernée, mais ce ne sont pas les seuls. Il y avait un autre pas à faire: l’allongement de la progressivité jusqu’à 2029 pour le passage à 67 ans.
Nous voulions aussi envoyer un signe fort car on attend le Sénat et le gouvernement sur la pénibilité et sur la retraite par points.
Le volet pénibilité (art.25 et 26) doit encore être examiné au Sénat. Le groupe centriste fera t-il preuve d’unité sur ce point?
L’avenir nous
le dira. Mais sur la pénibilité comme sur la retraite par points, nous sommes unis. Nous en avons encore discuté ce matin. Nous sommes bien décidés à obtenir des avancées. Et il n’est pas
impossible que l’ampleur des manifestations d’aujourd’hui encourage le gouvernement à jeter du lest.
Ce qui exaspère une partie de la population est cette incompréhension du gouvernement qui s’arc-boute sur des mesures financières certes nécessaires, mais n’entend pas la demande de justice qui émane de certains assurés. Il y a un manque de dialogue social évident. J’espère que le gouvernement va prendre conscience de cela. Mais trop de conseillers et trop de gens ont une calculette à la place du cœur.
Quelles sont vos exigences sur la pénibilité ?
Il faut une prise en compte de la pénibilité à effet différé. Il y a des personnes qui ont exercé
des travaux pénibles entrainant une baisse de l’espérance de vie. Ils vont arriver à la retraite sans pouvoir bénéficier de la prévention et des aménagements de carrière.
Le gouvernement peut-il encore faire un geste après les fortes mobilisations de mardi ?
Oui. Sur la pénibilité. Le gouvernement peut aussi
présenter un amendement sur l’article 6 en commission mixte paritaire. La mise en application pourrait être différée en 2016. Cette disposition ne rapporte pas en économie autant que le
gouvernement veut bien le dire. D’ailleurs, la CFDT et François Chérèque disent que d’ici 2016 on peut encore en discuter. Si le gouvernement dit ça, il répondra directement à Chérèque et à nous.
Car ce qui est important dans un conflit social, c’est de ne pas réagir trop tard
La disposition conistant à faire passer de 65 à 67 ans l'âge minimal pour bénéficier d'une retraite sans décote en cas de nombre d'annuités insuffisant, a été adoptée par 174 voix, celles de l'UMP et d'une majorité de centristes, contre 159, celles du MoDem, du PS, du CRC-SPG (communistes et Parti de gauche) et du RDSE (radicaux de gauche).
8 voix ont donc manqué
Le vote du Groupe Union centriste (30)
Pour : 20 - MM. Nicolas About, Jean-Paul Amoudry, Jean Arthuis, Denis Badré, Claude Biwer, Jean Boyer, Mme Muguette Dini, MM. Daniel Dubois, Jean-Léonce Dupont, Pierre Fauchon, Mme Françoise Férat, MM. Adrien Giraud, Pierre Jarlier, Hervé Maurey, Jean-Claude Merceron, Mme Anne-Marie Payet, MM. Jean-Jacques Pignard, Yves Pozzo di Borgo, Daniel Soulage, François Zocchetto
Contre : 6 - MM. Didier Borotra, Marcel Deneux, Yves Détraigne, Mme Jacqueline Gourault, MM. Jean-Jacques Jégou, Jean-Marie Vanlerenberghe
Abstentions : 2 - M. Joseph Kergueris, Mme Catherine Morin-Desailly
N'ont pas pris part au vote : 2 - M. Christian Gaudin, Mme Nathalie Goulet
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