Fusillades de Colombes en 2010 : une condamnation à 18 mois de prison ferme
Le tribunal correctionnel de Nanterre a rendu ce son jugement dans le procès de deux hommes soupçonnés d'être à l'origine, en 2010, de la vague de fusillades entre cités rivales à Colombes. Les suspects, âgés de 31 et 35 ans, étaient accusés d'avoir blessé par balle les 16 et 19 janvier 2010, deux jeunes de la cité des Grèves, atteignant l'un à la fesse et l'autre aux jambes.
Un suspect âgé de 31 ans, soupçonné d'être à l'origine d'un règlement de comptes le 19 janvier 2010 à Colombes au cours duquel un jeune homme avait été blessé par balles, a été condamné à 18 mois de prison ferme par le tribunal.
L'homme a en revanche été relaxé d'un autre affaire survenue trois jours auparavant pour lequel il était également poursuivi. Un second prévenu, soupçonné d'être le commanditaire des opérations, a été relaxé dans les deux cas.
A l'audience du 30 septembre, les deux prévenus, déjà condamnés, résidents à la cité Total du quartier de Petit-Colombes, avaient clamé leur innocence et imputé leur mise en cause dans ce dossier à la "rumeur".
Lors d'une perquisition chez le prévenu condamné lundi, un fusil à pompe, des munitions et un gilet pare-balles avaient été retrouvés, mais il avait été établi que les calibres ne correspondaient pas à ceux utilisés dans les règlements de comptes.
«On a un dossier sans preuves matérielles, avec des témoins qui ne se sont pas présentés devant les juges et des parties civiles absentes», avait déclaré à l'AFP Me Marie-Alix Canu-Bernard qui qualifiait de «mince» les éléments retenus contre ses clients.
Le parquet avait requis trois ans de prison dont un avec sursis à l'encontre du tireur présumé et deux ans dont six mois ferme contre l'homme soupçonné d'être le cerveau.
En 2011 et 2012, le quartier populaire de Petit-Colombes, connu pour abriter d'importants trafics de stupéfiants - essentiellement du cannabis et de la cocaïne -, avait été secoué par une série de règlements de comptes.
Plusieurs jeunes hommes avaient notamment reçu des balles dans les jambes en guise d'avertissement. Les services de police ont recensé une vingtaine d'affrontements armés depuis octobre 2011.
Début septembre, après une accalmie de huit mois, deux fusillades ont éclaté à moins de 24 heures d'intervalle. «La logique mafieuse de conquête de territoire et de maîtrise des marchés parallèles est à l'oeuvre», avait alors dénoncé le maire (PS) de Colombes, Philippe Sarre.
Par crainte d'une nouvelle flambée de violence, 70 policiers supplémentaires avaient été déployés dans le quartier de Petit-Colombes, théâtre d'affrontements entre la cité Total et celle des Côtes-d'Auty.
Le 5 septembre, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, y avait annoncé la création d'une zone de sécurité prioritaire (ZSP).
D'après AFP