Anaïs, mini-miss à Colombes : "laissez-moi vivre mon rêve"
Les mini-miss prennent la plume pour qu'on ne leur retire pas leur écharpe. Elles viennent d'écrire un manifeste qu'elles ont adressé aux députés afin qu'ils ne votent pas l'interdication des concours adoptée au Sénat l'interdiction des concours adoptée au Sénat le 18 septembre dernier. Un texte qui prévoit une sanction de deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende pour les organisateurs de ce type de concours.
Pour les mini-miss en colère, ces concours contribuent pourtant à leur épanouissement au même titre que la pratique d'un sport ou d'un instrument. Parmi les signataires, Anaïs, une petite reine de beauté de 9 ans.
La fillette a déjà 4 ans de concours derrière elle et autant d'écharpes accrochées à ses murs. Dans sa maison de Colombes, dans les Hauts-de-Seine, au milieu de sa ribambelle de diadèmes, la mini-miss se plaît à faire l'inventaire des qualités nécessaires aux apprenties reines des podiums. "C'est ma passion. Il faut avoir de la grâce. Il faut sourire, être naturelle", énumère-t-elle.
La demoiselle ne manque pas non plus de culot. Elle ne compte pas rester les bras croisés au pied du podium face à l'interdiction votée par les Sages. Comme beaucoup de mini-miss, Anaïs a écrit aux parlementaires lundi 1er octobre. Première destinataire, la sénatrice UDI à l'origine du texte, Chantal Jouanno. "Elle a peut-être des enfants. Son fils fait peut-être du foot, est-ce qu'on interdit le foot avant 18 ans ?", s'interroge la fillette.
L'argument est emprunté à sa mère, Martine, qui le répète souvent : mini-Miss France est une passion comme une autre qui n'a rien à voir avec les dérives des défilés américains."On n'a pas de talons, on n'a pas de maquillage, ce ne sont pas des Barbies. Ce sont des petites filles naturelles".
Un avis partagé par la ministre du Droit des femmes. Avant que les Sages n'adoptent l'amendement de Chantal Jouanno, Najat Vallaud-Belkacem avait en effet soumis au Sénat un autre amendement, proposant un encadrement plus strict des concours. Le dernier espoir pour voir un nouveau diadème remplir la vitrine d'Anaïs.
Ce ne sont pas des Barbies, ce sont des petites filles naturelles.