Dans les colonnes du Figaro de ce jour, le patron du MoDem livre un verdict sans appel: "(Le texte) accentue un certain nombre de dérives de nos institutions et de leur
pratique. Je me battrai pour en changer l'orientation." Ces dérives, le leader centriste les identifie clairement. Fidèle à ce qui avait fait sa force lors de la présidentielle, il dénonce la
bipolarisation induite par certaines propositions du rapport Balladur (organisation du premier tour des législatives le jour du second tour de la présidentielle par exemple). Il fustige également
la prime donnée aux prérogatives de l'exécutif face au Parlement. Même s'il admet que le remaniement des "procédures parlementaires, qui rendent une part d'indépendance au Parlement dans ses
délibérations comme dans sa mission de contrôle", sont à ranger parmi "les idées positives", le rapport Balladur ne fait, selon lui, que "nourrir la confusion des rôles entre
exécutif et législatif".
En outre, et en cela François Bayrou se trouve en phase avec l'opposition, il raille la proposition instaurant l'élection d'une vingtaine de députés à la proportionnelle. "Limiter la
proportionnelle à vingt sièges sur 577, cela n'a pas de sens. C'est même presque insultant. On ne cherche pas à représenter le pluralisme, on fait la charité de quelques sièges à ceux qui ont
refusé de se soumettre à la bipolarisation", explique-t-il au sujet de cette proposition clé du rapport Balaldur, et ce, alors même que la simple idée de proportionnelle hérisse les poils de
certains dans les rangs de la majorité...