Philippe Meyer nous la chante MoDem à Paris dans le
Vème !
Philippe Meyer, candidat du MoDem, se mesurera à Jean Tiberi dans le Vème arrondissement de Paris, à l’occasion des élections municipales de mars 2008. Le
journaliste à la pipe et au sourire en coin, est l’animateur de l’émission « La prochaine fois, je vous le chanterai », diffusée chaque dimanche de 10h à 11h sur les
ondes de France Inter (1). Il y exhume avec la science et l’humour qu’on lui connaît, des chansons improbables, kitschissimes, qui révolutionnent les lois de la
gravité.
À la manière de Philippe Meyer, nous nous sommes amusés à examiner la contribution de la musique au phénomène MoDem, et à compiler quelques titres qui nous
éloignent parfois, il est vrai, du sujet de fond. Mais bon, le MoDem n’est que la (le) parti(e) d’un grand tout.
Honneur à François Bayrou qui a choisi le Rebellion (Lies) du groupe Arcade Fire (album Funeral) pour accompagner « la transe orange ». lors de son show de
campagne présidentielle au Zenith ; show qui a fait l’objet d’un clip. Les paroles vous filent une des ces pêches, punaise ! Jugez-en par ce court extrait
traduit : « Les gens disent que les rêves sont les seules choses qui sauvent, ya/Come on baby dans nos rêves ».
Mais ne pourrait-on pas, en consultant la base, imaginer un autre hymne pour le MoDem ? Libellule nous en propose un sur son blog (2). Elle suggère I Believe in
you (Je crois en toi) du duo Il Divo-Céline Dion. L’extrait qu’elle cite vous donne immanquablement envie de lever les mains au ciel en vous campant solidement sur vos jambes légèrement
écartées : « Tout seul tu t’en iras/Tout seul coeur ouvert à l’univers/Poursuis ta quête sans regarder derrière/N’attends pas que le jour se lève/Suis ton étoile/Va jusqu’où ton
rêve t’emporte/Un jour tu le toucheras/Si tu crois, si tu crois en toi/Suis ta lumière/N’éteins pas la flamme que tu portes/Au fond de toi, souviens toi/Que je crois que je crois en
toi. » On saisit toute la profondeur des espoirs messianiques de Libellule.
Sils-Maria, un autre blogueur (3) imagine comme hymne une adaptation de Aimer à perdre la raison. Il modifie les paroles de Louis Aragon : « Aimer à perdre la
raison/Aimer à n’en savoir que dire/À n’avoir que toi d’horizon/Et ne connaître de saisons/Que par la douleur du partir/Aimer à perdre la raison. », qui deviennent en version
"modémisée" : « Modem , votera la raison/Modem ne craint pas de le dire/La vérité pour horizon/Réformer les institutions/Et réfléchir sur l’avenir/Modem votera la
raison. » Un joli tour de passe-passe. Quant à Vivenicolas, mélomane de l’autre bord, il s’interroge, sarcastique : « Comment le modem peut-il gagner les municipales à
Paris ? Avec Marielle de Sarnez, ils vont pouvoir refaire la chanson de Claude François, Toi et moi contre le monde entier. » (4). Olivier, un autre blogueur (5), n’est pas moins
cruel lorsqu’il écrit : « Sacré Bayrou ! Dans quelques jours il va chanter Je marche seul de Jean-Jacques Goldman dans les couloirs de l’assemblée » !
Il est regrettable en revanche que cet autre n’ait pas songé à mettre sa créativité au service du parti de Monsieur Bayrou, en préférant écrire sur l’informatique plutôt
que la politique. Son Petite fille modem (6) est d’une poésie toute barbelivienne. Il n’est pas difficile d’imaginer la mélodie. Chante, ami, devant ton ordinateur :
« Petite fille modem/Tu navigues et tu chat’ /Tu récoltes et tu sèmes/Tu retombes sur tes pattes/D’un regard de féline/Attrapant la souris/Tu rêves et t’imagines/Vivre avec plein
d’amis/Petite fille modem/En liberté/Tu vagabondes/Autour du monde/Sans y penser/Petite fille modem/Tu caresses l’espoir/D’avoir un logiciel/Pour vaincre le cafard/Sur l’écran qui s’anime/Tu
échanges le bonheur/De connexions intimes/Sur ton ordinateur » Qu’ajouter ? Peut-être cette énumération de Chanson Plus Bifluorée dans son titre intitulée
L’Informatique qui sent le désenchantement : « J’ai le Mac qu’est patraque/Le PC déglingué/Le Pentium sans calcium/J’ai l’écran qu’est tout blanc/L’ disque dur
pas bien dur/Le clavier tout bloqué/Le Modem qu’a la flemme/L’ imprimante bien trop lente (...) »
Une autre source aurait pu être recyclée par le parti démocrate ; que Philippe Meyer ne manquera pas d’étudier. Il s’agit en l’occurrence du titre Mots d’M, que nous devons à
Amadablam (prononcer "amadablan") , un groupe montréalais de pop rock francophone, apparemment effacé de la scène (7). Citons un passage évocateur de Mots d’M :
« Apprendre à ne rien dire mais en te disant tout/M’abandonner à toi sans chercher de rivages (...) Je veux être si fort que je serais celui/Qui mettrait des couleurs en te les murmurant
(...) Au delà du grimoire des formules ternies/J’ai puisé de ces mots tout le sang de mes veines/Distillés de couleurs et de morceaux de nuit/Dans cet alphabet bleu, M n’effleure t’il
N ? » Et la proximité de P avec Q est questionnante aussi...
Pour finir, avec du plus underground encore, évoquons le Modem song de looper, un groupe de rock expérimental - tellement d’ailleurs qu’il a visiblement disparu
des tablettes. Signalons aux bayrouistes que ce morceau pourrait intéresser, qu’il ne s’agit pas de samples de moteur de tracteur mais que Modem song est construite
autour de bruits de modems. B’en oui. Son auteur, Stuart David, y raconte « l’histoire de l’amitié qui le lie a June, un habitant de Tokyo avec qui il communique par
Internet ». Le plus intéressant est sans doute contenu dans le fait que « le monde extérieur n’a aucune prise sur looper qui vit sur son petit nuage ». Et qui a bien
raison d’y rester.
PS : Bravo pour vos émissions Monsieur Meyer !