
Ségolène Royal a présenté sa contribution au PS samedi dernier à la Maison de la Chimie
à Paris.
Si elle "ne renonce pas à collaborer avec le centre", comme François Bayrou, elle se positionne clairement en opposition à la politique de Nicolas Sarkozy et elle reprend dans ses propositions un
certains nombre de points forts du programme présidentiel de François Bayrou.
Son texte propose 4 révolutions : L'économie au service de l'homme, la révolution écologique, l'État préventif et la révolution démocratique jusqu'au bout.
Parmi ses propositions, on retrouve des thèmes chers à François Bayrou :
- système de retraite à points plus transparent, permettant de choisir à quelle âge on prend sa retraite, de tenir compte de la pénibilité, etc.,
- indépendance des médias,
- "révolution démocratique" instaurant plus de participation et de proportionnelle aux législatives,
- priorités données à l'écologie et à une politique éducative ambitieuse (priorité dans le programme de Bayrou),
- lutte contre les inégalités
- suppression des niches fiscales.
Le plus dur à réaliser est dit à la fin de son texte : "L'idée, c'est de fédérer à gauche sans renoncer à attirer tous les démocrates".
Pour François Bayrou, l'idée, c'est de fédérer les libéraux-républicains-démocrates sur la droite et les sociaux-démocrates sur sa gauche, qui plutôt que "se rallier" à droite ou à gauche sur des
repères maintenant brouillés, veulent travailler sur un projet de société constructif et cohérent, faisant face aux nouveaux défis climatique, démographique, énergétique, alimentaire,
financier, assainissant les institutions, respectant la séparation des pouvoirs et la démocratie, impliquant les citoyens et les corps intermédiaires, créant de la richesse en développant les
entreprises et notamment favorisant les PME, la croissance n'étant pas uniquement matérielle mais vu sur le plan du développement humain, protégeant les faibles en leur garantissant égalité des
chances et dignité humaine sans pour autant les emprisonner dans l'assistanat.
Finalement Ségolène Royal est de plus en plus d'accord avec François Bayrou. Il lui reste à parler plus des entreprises et surtout des PME (elle commence aussi à le faire), et surtout, la
différence essentielle qui les sépare et qui ressortait lors de leur débat entre les deux tours de l'élection présidentielle : le rôle de l'Etat. François Bayrou reprochait à Ségolène Royal de
faire croire que l'Etat pouvait tout faire, prendre en charge le citoyen de la petite enfance à la vieillesse avancée.
Ainsi, dans son livre "Si la gauche veut des idées" à paraître le 8 juillet figure un autre thème cher à François Bayrou, la réduction de la dette présentée comme une
"obligation", mais qui n'a pas été repris dans son discours ni son texte de contribution, craignant sans doute la polémique au PS.
Trois jours après, sur son site internet, Bertrand Delanoë se distingue de Ségolène Royal sur la question des alliances. Alors que Ségolène Royal est prête à une collaboration avec le
centre, Bertrand Delanoë prône le maintien des alliances traditionnelles avec les Verts, les communistes, les radicaux de gauche et les chevènementistes. Le MoDem de François Bayrou, qui a "les
yeux rivés sur 2012", "n'est pas à gauche", constate le texte.
Et un rapprochement entre Delanoë et Aubry ? Ils n'ont pas la même approche de la politique. Ne serait-ce que sur la question des alliances ; au moment des
municipales, à Paris, Delanoë a refusé de s'allier avec le MoDem de François Bayrou. À Lille, Martine Aubry l'a fait. S'ils signent la même motion, la stratégie est d'emblée bancale.
Quant à Gérard Collomb, le maire de Lyon, avec Manuel Valls, dans la contribution "La ligne claire", ils exhortent le PS "à faire sa mue intellectuelle pour que le prochain candidat à la
présidentielle puisse faire des propositions crédibles". "Si le PS ne devient pas
clairement réformiste, il laissera de l'espace à gauche à Besancenot car l'extrême-gauche est toujours plus efficace dans la protestation, et à droite à François Bayrou, qui va finir par incarner
le réformisme"
En savoir plus sur les contributions du PS :
1- Donner une cohérence à la gauche et un espoir à la France (François Hollande)
2- Clarté, Courage et créativité :
Choisir maintenant, pour agir demain (Bertrand Delanoë)
3- Une vision pour espérer, une volonté pour
transformer (Martine Aubry)
4- Debout la gauche ! (Marc Dolez)
5- Aux militants (Gaëtan Gorce)
6- Socialistes, Altermondialistes,
Ecologistes (Utopia)
7- Reconstruire la gauche
(Laurent Fabius)
8- Combattre et proposer (Ségolène Royal)
9- Unité et refondation (s) ! (George Pau Langevin et Pascal Joseph)
10- Reconquêtes (Benoît Hamon et Henri Emmanuelli)
11- Réussir ensemble le congrès du Parti socialiste (Jean-Marc Ayrault)
12- Besoin de gauche (Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg)
13- La ligne claire (Gérard Collomb, Manuel Valls et Jean-Noël Guérini)
14- Réinventer la gauche (Jean-Luc Mélenchon)
15- Pour un socialisme du 21ème siècle en France (Pascal Jacquemin)
16- Changer (Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès)
17- D’abord, redistribuer les
richesses (Alain Vidalies)
18- Brèves de campagne (Marylise Lebranchu)
19- Pour un socialisme écologique
(Géraud Guibert)
20- Urgence sociale (Pierre Larrouturou)
21- Et si le Parti restait
socialiste (Jacques Fleury)