
Pour une approche humaine et durable de l’agriculture et de la
pêche
L’Europe ne peut pas rester sourde au malaise des agriculteurs et des pêcheurs. Le maintien de ces activités est essentiel pour faire vivre nos
campagnes et nos littoraux. Les producteurs doivent être davantage impliqués pour organiser les marchés agricoles et pour définir une politique durable de gestion des ressources
naturelles.
Nous proposons de :
-
Promouvoir une agriculture européenne de qualité qui vise la sécurité alimentaire, qui protège l’environnement et qui maintient un tissu
d’exploitations à taille
humaine.
- Défendre le principe d’organisation des marchés agricoles, et notamment les quotas laitiers, car les producteurs ont besoin de
prix rémunérateurs pour produire et
investir. Les marchés à terme de matières premières agricoles doivent être régulés par une autorité internationale.
- Cesser d’exporter nos excédents agricoles à prix bradés pour ne pas détruire l’agriculture des pays pauvres.
- Permettre aux producteur s de s’organiser au niveau européen pour rétablir l’équilibre dans les rapports de force
économiques.
- Encourager et aider les agr iculteurs à mettre en place de nouveaux modes de production plus respectueux de
l’environnement.
- Promouvoir les modes de production les plus protecteurs pour la santé et une gestion durable des sols sur le long terme.
- Mettre en place une gestion durable et partagée de la ressource à travers l’instauration d’une co-expertise entre pêcheurs et
scientifiques. Des plans
pluriannuels de gestion seront instaurés pour que les
pêcheurs puissent prévoir leur
activité.
L’agriculture est à fois la base de notre alimentation, un secteur économique de première importance et un enjeu géostratégique fondamental. La population agricole représente près d’une petite
moitié de la population mondiale. Parler d’agriculture, c’est parler du quotidien de la moitié de l’humanité. La récente crise alimentaire a rappelé au monde entier l’importance de ce secteur.
Les prix agricoles baissent, en tendance, et frappent en premier les paysans du monde.
En Europe, l’agriculture est le seul secteur ayant fait l’objet d’une politique intergouvernementale approfondie. C’est l’alimentation qui a permis aux pères fondateurs de la Communauté
européenne de franchir des seuils de non-retour, en termes d’interdépendance. Pour autant, 2014 est un horizon qui ressemble à un précipice avec une baisse drastique du budget agricole. Tous les
mécanismes de régulation de marché ayant été démantelés, notre agriculture est désormais soumise à toujours plus de concurrence, et une volatilité accrue des prix.
En France, deux tiers des exploitations dégagent un revenu inférieur au Smic. Le monde paysan ne comprend pas ce qu’on lui reproche et se désespère de ce que l’on ne lui demande plus. La
Politique agricole commune n’a plus de « politique » que le nom, puisqu’elle n’a plus d’objectifs. Elle doit consister à proposer un nouvel horizon, un nouveau cap, une nouvelle ambition à
laquelle il convient de lier l’avenir de notre monde rural, à travers les mécanismes de financements du développement rural, comme à travers le soutien aux PME et aux nombreux appels à projets
prévus dans l’agenda 2000. Notre travail doit permettre de ne pas opposer les enjeux et les approches mais de les conjuguer en plaçant les politiques agricoles et rurales au cœur des politiques
de développement.
Près de la moitié de la population européenne vit à moins de 50 kilomètres du littoral. La mer et ses ressources contribuent fortement à l’activité économique de l’Union européenne, à travers les
pêches, les ressources énergétiques et le tourisme, avec lesquelles il faut concilier la protection des ressources et des espèces. C’est également une histoire humaine riche et attachante qu’il
faut davantage défendre et valoriser.
La Politique Commune de la Pêche a conduit à une profonde réforme qui vise à garantir le développement durable des activités de la pêche sur le plan environnemental, économique et social. Le
principe fondamental est de prendre en compte progressivement les écosystèmes dans la gestion des pêcheries.
Avec l’intégration des nouveaux États membres, l’Union européenne ne peut plus se permettre de «penser mer » de façon sectorielle mais doit mettre en place une politique globale de la mer.
Depuis l’ouverture du « Livre vert » de 2005, la France est le principal contributeur d’idées et de propositions dans l’émergence de cette politique globale de la mer. Nous y préconisons
notamment le lancement de « grands travaux » à caractère international et fédérateur tel le lancement d’un programme technologique et industriel autour de la valorisation des profondeurs
océaniques, le développement des technologies innovantes pour les navires futurs.
Après la réforme et la réflexion prospective, il convient désormais de passer à l’action et d’intensifier les avancées politiques en matière de politiques portuaires, des transports maritimes
et des navires ou encore de politique de qualité de vie dans les régions côtières.
La responsabilité de l’Europe en matière de politique agricole est plus importante que jamais.
En cette matière si sensible, qui touche à notre alimentation, à notre environnement, à notre paysage, à l’avenir de l’espèce humaine,
notre approche ne peut pas être seulement de marché.
Nous défendrons une politique européenne d’agriculture de qualité qui visera à la fois la sécurité alimentaire de l’Europe, l’exigence
environnementale, et le maintien d’un vrai tissu d’exploitations agricoles de taille humaine. Dans le même esprit, nous poursuivrons le travail accompli par nos élus au Parlement européen, en
faveur d’une politique de la pêche qui maintienne une activité économique durable sur le littoral, tout en préservant la ressource.