L'ex-UDF refuse de se laisser interpeller par les agitations centristes au sein de la majorité. Hervé Morin et Jean-Louis Borloo sont sortis du gouvernement en
promettant d'exercer désormais leur liberté de parole. Les responsables du MoDem ne cillent pas.
En préambule de son discours fleuve, François Bayrou a énoncé une règle, nommée par ses soins « loi Bayrou » : « Les partis se tiennent par leurs
noyaux durs. » « Si vous, vous alliez avec la droite, ne vous étonnez pas que les noyaux reprennent le dessus », explique-t-il aux centristes de l'UMP ou du Nouveau centre, qui
ont regretté le retour en force des ex-RPR.
Le député des Pyrénées-Atlantiques se montre féroce à l'égard de ceux qui sont restés dans le giron de la majorité. « À quoi servez-vous ? À gonfler les
roues de secours, à cirer le cuir des strapontins ? », interroge-t-il.
Dans les rangs du MoDem, on se garde de tendre la main aux déçus du chef de l'État. « Demandez d'abord à Borloo s'il rompt avec Sarkozy, s'il ne le
soutiendra pas en 2012 », s'emporte Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou.
Les velléités du Parti radical de s'émanciper de l'UMP en laissent sceptiques plus d'un. De même que l'hypothèse d'une candidature de l'ex-ministre de
l'Environnement en 2012.
Second tour en 2012
La numéro deux du parti estime donc que le MoDem reste le seul à se démarquer à la fois de la droite et de la gauche. « L'espace est là », se réjouit
Marielle de Sarnez en constatant que l'UMP serre sur sa droite et le PS sur sa gauche. Le principal adversaire d'une formation qui se construit sur son opposition aux deux principaux partis
parlementaires pourrait finalement être le Front national de Marine Le Pen, craignent de nombreux responsables centristes.
La question d'un positionnement pour le second tour en 2012 se posera aussi. Le Nordiste Olivier Henno veut éviter une répétition du vote blanc de François
Bayrou. Marielle de Sarnez confirme qu'en cas de non-qualification, une « décision collective » sera prise entre les deux tours.
Et s'empresse de préciser que l'objectif reste la victoire de François Bayrou, imperturbable dans son ambition de troisième voie.
Extraits du discours :
Je voudrais vous soumettre une loi politique que j'ai appelée la loi de François Bayrou !...
Rires...
C'est une loi politique très simple qu'il faut constamment avoir à l'esprit, chaque fois que l'on vous
propose de dénaturer votre action pour aller rejoindre des courants qui ne sont pas les vôtres, et
vous reconnaîtrez des débats qui ont eu lieu en notre sein pendant des années, depuis 2002, depuis
la création de l'UMP.
La loi de François Bayrou dit quelque chose de très simple, et ne l'interprétez pas mal, même si cela
vous fait sourire dans sa formulation. Elle dit : Les partis se tiennent par leurs noyaux durs.
Rires...
Je ne sais pas ce que ces rires veulent dire... Franchement !....
Les partis se tiennent par leurs noyaux durs... Si vous allez vous installer dans une alliance à droite,
ne vous étonnez pas que les noyaux durs de la droite prennent, reprennent, conservent, imposent
leur influence déterminante et, si vous allez vous allier dans des alliances que vous ne maîtrisez pas,
ce que Francesco a fait avec la gauche italienne, il s'est aperçu que ce sont les noyaux durs de la
gauche italienne.
Si vous avez une autre idée, si vous pensez que ces deux visions sont erronées, si vous pensez que
certains disent : "Au Centre, nous, nous avons une vision, non seulement centrale, mais également
plus large, démocrate", comme nous le disons, si vous pensez que c'est au centre qu'il faut
gouverner, alors faites des regroupements au Centre.
Le seul mouvement qui se tienne par les noyaux durs du centre, c'est le Centre, et pas tout autre
montage qui ne peut que dénaturer, et ceci, cher Francesco, est une loi, selon moi, mais j'accepte
qu'en Italie tu l'appelles la loi de Rutelli, désormais !
Francesco Rutelli :
La loi Bayrou est approuvée !
Rires...
Applaudissements….