Le président du MoDem François Bayrou a indiqué lundi qu'il n'aurait pas voté le budget s'il était encore à l'Assemblée en critiquant un recours trop important du gouvernement à l'impôt pour
rétablir les finances publiques.
Aurait-il voté le budget s'il était toujours député ? "Non, parce qu'il y a trop d'impôts", a répondu l'ex-candidat à la présidentielle sur France Inter.
"On est à peu près dans les chiffres que l'on devait chercher, c'est à dire 30 milliards d'euros par an de baisse du déficit. Mais j'avais proposé un 50/50. Un baisse des dépenses publiques pour
la moitié et une augmentation des recettes pour l'autre moitié. Et je trouve qu'on fait trop appel à l'impôt et que cela va être un problème pour le climat du pays", a-t-il expliqué.
"C'est la première fois qu'un gouvernement de gauche pose la question de la baisse des dépenses publiques, c'est un très grand pas en avant", a tenu a souligné le leader centriste, qui a voté
Hollande au second tour de la présidentielle.
"Mais, a-t-il aussitôt ajouté, ce que je dis au gouvernement, c'est qu'on ne rétablit pas l'équilibre des finances publiques en faisant appel principalement aux impôts parce qu'on est déjà le
pays le plus exposé à la pression fiscale de tous les pays européens".
"Il y a donc à faire quelque chose qui pour l'instant n'est pas entamé, qui est une redéfinition de l'Etat, de ses missions et de sa manière d'agir", a-t-il jugé.
L'ancien député béarnais a critiqué, de ce point de vue, "le tour pris par les discussions budgétaires".
"C'est une multiplication d'amendements pour augmenter les impôts, a-t-il regretté tout en considérant que certains n'étaient pas absurdes, comme la taxation des oeuvres d'art, même s'il a jugé
les taux proposés trop élevés.
"Je considère que le PS ne va pas dans le sens des orientations les plus justes que François Hollande esquisse. C'est dans son propre parti qu'il trouve des résistances à des réalités qu'il a
lui-même diagnostiquées et sur lesquelles il s'exprime selon moi assez justement", a-t-il constaté.
Pour le patron du MoDem, "la France va avoir besoin d'un centre équilibré pour jouer ce rôle d'orientation juste pour le pays".
(c)AFP