Question orale de Monsieur Laurent Trupin, Groupe Centre et
Démocrates
"Suite à votre décision numéro 89 présentée au CM de septembre, je m’interroge sur les réponses que vous allez apporter
aux demandes de l’Eglise copte de Colombes de création d’un parking et d’agrandissement.
J’aimerais également savoir si le local du culte lui-même (adjacent à la crèche et à l’école) pourrait également faire l’objet d’une expropriation ou d’une
préemption en cas de cession."
Laurent Trupin, Conseiller municipal
Réponse de Monsieur le Maire à Monsieur Laurent Trupin
"Monsieur Trupin,
Avant de répondre précisément à votre question, je souhaiterais faire un point sur le contexte dans lequel nous nous trouvons.
La Ville a préempté un bien adjacent aux crèches de la rue Jean-Jacques Rousseau. Il s’agit d’une préemption comme nous en faisons un certain nombre aux abords
des écoles ou des services publics à des fins de réserve foncières en vue d’agrandissements ultérieurs. Dans le cas qui nous occupe, nos services se sont penchés sur cette DIA et
ont proposé de préempter en vue, d’une part, d’agrandir les jardins destinés aux enfants des crèches et, d’autre part, d’augmenter le nombre de place de parkings, car comme vous le savez le
stationnement dans cette rue étroite est assez problématique
Suite à cette préemption, j’ai eu connaissance, d’une part, d’un courrier adressé au ministre de l’Intérieur par l’Église Copte de Colombes ainsi que d’un
article sur le blog d’un opposant politique notoire particulièrement insultant à mon égard. Or il se fait que le signataire du courrier qui accuse la Ville « d’atteinte à la liberté de
culte et du droit de la propriété » était l’auteur du blog. Tout ceci sans qu’aucun représentant de l’Église copte ne prenne contact avec mon cabinet ou les services de l’urbanisme.
Je dois dire que j’ai été étonné, pour ne pas dire blessé, par ces accusations alors que la Ville entretient depuis 2008 les meilleures relations avec l’Église
Copte de Colombes, et que nous avons toujours travaillé en étroite collaboration, que ce soit sur les problèmes de stationnement, ou au moment des attentats de 2011 où la ville a
fait tout ce qui était en son pouvoir pour sécuriser les abords de l’église.
Voilà pour le contexte qui est, vous en conviendrez assez nauséabond. La récupération politique d’un fait de cette nature est indéniable et n’a rien fait pour
nous aider à trouver une solution au problème qui était posé par cette préemption.
Néanmoins, au-delà de la querelle de basse politique qui m’était faite, j’ai souhaité comprendre. Et j’ai reçu, suite à leur demande, les représentants de
l’Église Copte afin qu’ils m’exposent leur projet, projet dont je n’avais aucune connaissance avant cette levée de bouclier.
J’en viens donc à la première partie de votre question.
Lors de cette réunion, les représentants de l’Église Copte m’ont expliqué qu’ils avaient un projet de reconstruction de leur église. Ils ont d’ailleurs convenu
que ce projet était sans doute assez lointain puisqu’ils ne sont pour l’instant que locataire du terrain qu’ils occupent et n’ont pas toute latitude pour le mener à bien. Néanmoins,
ils m’ont expliqué que l’achat du terrain préempté leur aurait permis de construire des salles de catéchèse, des appartements pour les prêtres qui sont pour l’instant logés dans des
préfabriqués, ainsi que quelques places de parking.
Comprenant leur besoin, je leur ai fait une proposition que j’ai confirmée par courrier. Celle de leur rétrocéder, après la préemption, un partie du terrain
afin qu’ils puissent effectuer leur construction, la ville se réservant l’avant de la parcelle pour ses besoins propres.
Il semble que les représentants de l’Église copte ne soient pas favorables à l’accord que nous leur proposons. C’est ce qu’ils m’ont signifié par courrier en
date du 23 octobre. C’est leur droit, comme c’est le leur d’engager un recours en contentieux auprès du tribunal administratif. Je continuerai pour ma part à tenter de voir dans
quelle mesure la ville peut essayer de trouver une solution à l’avantage de l’ensemble des parties.
Quant à la deuxième partie de votre question, je vous affirme qu’il n’est pas question d’exproprier l’Église Copte.
Nous n’en aurions d’ailleurs pas le droit puisque nous ne sommes pas propriétaires de la parcelle qu’ils occupent aujourd’hui.
Quant à une préemption au cas hypothétique où le bien qu’ils louent actuellement serait mis en vente, cela n’est absolument pas notre intention. Car, pour le
compte, il s’agirait d’une véritable entrave à la liberté du culte."
Philippe Sarre, Maire de Colombes