Le président du MoDem, François Bayrou, a déclaré ce dimanche, sur RCJ (Radio de la communauté juive)
à propos de la situation économique et sociale qu'il y a "un crash au ralenti dans tous les aspects de la vie du pays". "C'est un crash au ralenti qui se mesure dans tous les aspects de la vie du
pays : l'intégration, l'immigration, la sécurité, la précarité", a-t-il déclaré. "Ça fait quinze ans qu'on glisse sur une pente qui est une pente désastreuse. Les décisions n'ont pas été prises",
a-t-il souligné, ajoutant que "les forces de la France ne sont pas mobilisées comme elles devraient l'être".
"Vous aurez beau couper dans tous les sens dans les dépenses, si vous ne créez pas de richesses, les coupes ne suffiront jamais. Ce qui manque, c'est le volet, pourtant annoncé au mois de
novembre, de mobilisation de l'ensemble des forces du pays pour que nous devenions le pays créatif que nous n'aurions jamais dû cesser d'être", a-t-il lancé. Il a fustigé "la démagogie" qui
domine la politique. "Je me suis opposé pendant toute la campagne électorale en disant que le programme économique du PS était insoutenable", a-t-il assuré.
Le diagnostic exposé dimanche par M. Bayrou est le même qu'il
développe dans son dernier essai, "De
la vérité en politique" paru cette semaine. Il juge que les illusions vendues pendant les campagnes
présidentielles engagent ensuite le vainqueur, l'empêchent de prendre les décisions nécessaires et minent la confiance des citoyens.
Son remède : "La vérité dite au peuple et partagée avec le peuple" qui "est la clef de tout redressement", et la proportionnelle pour favoriser le
pluralisme. "Si les dirigeants ne prennent pas conscience de cette urgence, les citoyens renverseront la table en se tournant vers les extrêmes", prévient-il.
Privé de mandat national, à la tête d'un parti exsangue, François Bayrou tente toujours d'influer sur le débat politique et prône un dialogue direct avec les Français, en attendant un
éventuel rebond. "Je leur dis ce que je crois essentiel sur la voie à suivre et les chimères qu'il faut écarter, a-t-il expliqué à l'AFP. Au fond, c'est la vocation
politique à son plus haut. Après, il y a l'exercice du pouvoir mais le pouvoir impuissant ne m'intéresse pas".
(c) AFP