(2) Instruire (2b)
Je dis, au passage, concernant tous ceux qui nous expliquent que l'on va multiplier par 3,
augmenter de 60 ou 70.000 le nombre des enseignants qu'il y a d'abord là-dedans une question de cohérence politique, mais je leur demande comment ils font pour que les candidats au concours
obtiennent le niveau exigible pour devenir enseignant, sachant que, l'an dernier 1.000 postes n'ont pas été attribués au concours de recrutement ?
Ceci est une question centrale qui me semble remettre un certain nombre de débats et de
propositions à leur place !
Doute des candidats, doute des enseignants, doute des familles. Jamais de ma vie, je n'ai vécu
cde que l'on vit régulièrement aujourd'hui. Des familles qui, non seulement choisissent d'enlever leurs enfants de l'enseignement public pour les mettre dans l'enseignement privé, mais qui, de
plus en plus souvent choisissent le privé hors contrat. Nous, le pays de l'éducation nationale !
Je n'ai rien contre ces choix, parce qu'ils répondent à une attente et à une exigence… Mais la
certitude qui est la mienne est que le but que nous devons nous fixer, c'est que l'éducation nationale française, l'enseignement public en France réponde à son tour à ces attentes et qu'elle
accueille plutôt que de laisser s'en aller les élèves.
Nous reviendrons sur ce sujet. Je veux aller très vite. La conviction qui est la mienne est
celle-ci : nous avons vécu des décennies pendant lesquelles le principe a été l'abaissement d'exigence de chaque niveau de l'école et la transmission au niveau supérieur de ce que l'on était
incapable d'apporter au niveau défini. Par exemple, vous ne pouvez pas transmettre l'écriture et la lecture à l'école primaire ? Eh bien vous espérez que cela se fera au collège !... Et ce que
vous ne pouvez pas transmettre au collègue, vous le faites au lycée et ce que vous ne pouvez pas transmettre au lycée, vous le renvoyez à l'université et beaucoup d'universitaires diraient que
l'on est obligé de faire, à l'université, des enseignements qui auraient dû être transmis à l'école ! C'est cela, la vérité que nous vivons.