Bayrou à Gennevilliers et à Villeneuve-la-Garenne

François Bayrou accompagné de Fadila Mehal, Dominique Versini et Karim Yahiaoui dans la cité de la Caravelle de Villeneuve la Garenne
François Bayrou s'est rendu ce mardi à Gennevilliers et à Villeneuve-la-Garenne pour rencontrer des habitants de banlieue parisienne. Et discuter avec des
associatifs de quartiers. L'Express y était.
De son balcon d'un quartier de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), une dame d'une quarantaine d'années fait un signe de main. Et crie plusieurs fois, depuis
le 10e étage: "Bayrou, je vais voter pour vous." A une centaine de mètres de là, ce mercredi, le candidat du MoDem est en train de visiter la commune, de saluer les habitants qui croisent son
chemin. François Bayrou entend cette femme qui scande son nom. Et ne peut s'empêcher de sourire.
"C'est vraiment agréable", souffle le président du Mouvement démocrate, que les sondages ne voient pas au delà de 14% d'intentions de vote au premier tour. Peu
importe, lui y croit.
Sur le terrain, il soigne son image d'homme proche des gens. Il demande le prénom des enfants, évoque sa famille comme il l'a fait sur TF1, l'autre soir. Il veut
aussi connaître la profession de chaque passant et accepte volontiers les photos-souvenirs.
Chaque commerce visité, chaque rue arpentée est l'occasion d'écouter les doléances des habitants: "Nous ne sommes pas des fouteurs de merde, on veut juste du
travail", s'exclame par exemple un jeune de Gennevilliers. Avant de conclure: "Sarkozy, on en a marre. Hollande, on ne sait pas ce qu'il dit." François Bayrou savoure.
"Je suis du centre"
"Ce que ces gens veulent, c'est qu'on les écoute sur leur vie, ils ont besoin de parler", glisse le candidat, à l'aise dans cet exercice. Bien entendu, il ne
s'empêche pas de tacler, sur ce point, ses adversaires: "Pourquoi ne viennent-ils pas en banlieue? Car ils pensent qu'ils n'ont rien à y gagner", souligne le Béarnais, oubliant que le
socialiste était mardi dans le Val-de-Marne.
Bayrou, lui, n'est pas venu en voiture avec son chauffeur. En métro, plutôt, sans réserver de wagon. Et au milieu des voyageurs. Qui le reconnaissent la plupart
du temps. Mais pas toujours. Il croise par exemple un informaticien de Californie qui lui a demandé qui il était. "François Bayrou: je me présente à l'élection présidentielle". Réplique de son
vis-à-vis: "Vous êtes de droite ou de gauche?" Et Bayrou de répondre, dans la langue de Shakespeare: "Ni l'un ni l'autre, je suis du centre."
"C'est naturel de prendre le métro", dit-il. Une pratique rare chez les hommes politiques? "Je ne veux pas donner de leçon de morale, sourit Bayrou. Nous prenons
surtout ce moyen de transport car c'est plus pratique pour se rendre à notre rendez-vous." Immortalisée par la presse, l'image claque comme un symbole.
"C'est dur une campagne"
Et ça marche? "Je pense qu'une visite de quartiers touche plus d'électeurs qu'un grand meeting au Bourget, veut croire Bernard Lehideux, supporter de Bayrou. Ce
responsable de l'organisation des meetings de VGE en 1981 attend le candidat centriste qui déjeune dans un restaurant. A l'intérieur, Bayrou écoute des représentants d'associations de quartiers
et des éducateurs. Et attend le dessert pour prendre la parole.
Cela lui permet de dérouler son programme sur le produire et l'instruire en France. "Je ne raconte pas d'histoire, je ne promets pas ce que je ne peux promettre",
conclut-il, hilare. "C'était bien, glisse un collaborateur du site Bayrou.fr. Mais peut-être aurait-il dû y avoir plus de d'interaction entre lui et les associatifs." Comme avec les habitants
des deux communes qu'il a visitées.
Bayrou est-il fatigué, au final? Le candidat, amusé, demande pourquoi on lui pose cette question. Eva Joly a annulé au dernier moment une visite de crèche en
Seine-Saint-Denis. Marielle de Sarnez, à côté, répond à sa place: "C'est dur une campagne..."
(c) L'Express
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