Bayrou : Borloo rallume la guerre des droites
François Bayrou a estimé que le lancement de l'UDI autour de Jean-Louis Borloo équivalait à "faire repartir la guerre des droites pour conquérir la prééminence sur ce camp".
"Ce que j'entends" à l'UDI, c'est "'nous faisons un mouvement à droite, nous allons ouvrir la compétition avec l'UMP et nous allons prendre le pas sur l'UMP qui, d'ailleurs va exploser'", a déclaré le leader centriste. Selon François Bayrou, "c'est l'annonce d'une compétition-affrontement" à droite.
"La grande différence entre cette démarche de Jean-Louis Borloo et la mienne, c'est que je ne crois pas que le centre puisse se résumer à la droite" car "pour moi, si le centre existe, il est différent de la droite, comme il est différent de la gauche", a répété l'ex-candidat à la présidentielle, qui continue de refuser de "(se) laisser enfermer dans un camp". Selon lui, "faire repartir la guerre des trois droites", en comptant le Front national, "pour conquérir la prééminence sur ce camp, c'est à des années-lumière de l'angoisse, de l'intérêt du pays".
François Bayrou, qui prône depuis des années un rassemblement des forces de gauche, du centre et de droite, s’est dit prêt à des partenariats avec ce nouveau parti, « à condition que ces partenariats soient réciproques ». Il s’est aussi dit prêt à entrer dans un gouvernement sous le quinquennat de François Hollande : « On doit trouver des réponses en permettant aux grands courants du pays de travailler ensemble, qu’ils viennent de la droite républicaine, du centre ou de la gauche républicaine ».
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Sur les questions européennes et économiques, François Bayrou s’est montré plus critique. Si l’accord bancaire conclu vendredi à Bruxelles « va dans le bon sens », le leader centriste déplore toutefois l’absence de ses modalités d’application. Déjà dans l’optique des élections européennes de 2014, c’est, selon lui, la question d’une légitimité démocratique de l’Europe, qui sera au cœur du prochain scrutin.
Quant à la situation économique de la France, les solutions choisies par le gouvernement ne sont, selon François Bayrou, pas les bonnes. Plutôt que de continuer à contracter des crédits pour rembourser les précédents emprunts, ce qui revient à « du crédit revolving » selon lui, il prône une réduction des dépenses.
Quand un gouvernement propose une mesure courageuse, l'opposition la flingue aussitôt. Puisque le rôle de l'opposition n'est pas que le pays réussisse mais que le gouvernement tombe. Il y a là quelque chose absolument désespérant.