Corinne Lepage
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la candidature à l'élection présidentielle de Corinne Lepage, annoncée mardi 4 octobre au journal de 20 heures de TF1, n'a pas déchaîné l'enthousiasme de ses anciens "amis" du MoDem et d'EELV.
Dans l'entourage de François Bayrou, qu'elle avait rejoint juste avant l'élection présidentielle de 2007, avant de le quitter au lendemain des européennes de 2009, Corinne Lepage n'a pas laissé que de bons souvenirs. "A chaque fois, elle fait la même chose. Elle se présente à l'élection présidentielle et elle se met aux enchères", raille-t-on au MoDem.
Et de rappeler : "Elle est partie de chez nous juste après avoir été élue député européenne." Mme Lepage, qui a reproché à M. Bayrou une pratique trop personnelle du pouvoir, était, avant son départ, l'une des vice-présidentes du MoDem. "Elle n'a jamais été capable de s'entendre avec quiconque, de se ranger derrière quiconque, elle finira seule", cingle l'un de ses anciens camarades.
Aux yeux de Jean-luc Bennhamias, issu comme elle de la mouvance écologiste, Mme Lepage n'est pas un risque électoral pour le MoDem. "C'est le problème d'EELV. Elle doit penser à tort ou à raison – probablement à raison – qu'Eva Joly n'occupe pas entièrement la case de l'écologie", estime le vice-président du MoDem.
Pour lui, sa candidature n'a qu'un objet : "Elle veut exister, avec son petit groupe, Cap 21." "Elle nous a quittés, son espace politique n'existe plus, alors elle se présente. C'était tout à fait prévisible", poursuit-il. Et de pronostiquer : "Lorsqu'elle sera testée dans les sondages, elle fera un meilleur score que Hervé Morin (le président du Nouveau Centre)." Pour l'heure, le MoDem, qui a soufflé en apprenant le retrait, dimanche 2 octobre, de Jean-Louis Borloo de la course à la présidentielle, est tourné vers la bataille du centre.
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