Jean Sarkozy renonce à la Présidence de l'EPAD
Retour sur deux semaines de polémique
8 octobre - Le conseiller général des Hauts-de-Seine Thierry Solègre annonce que Jean Sarkozy, président du groupe UMP au Conseil général, sera candidat à la présidence de l'Etablissement
public d'aménagement de la Défense (Epad), le 4 décembre. La députée socialiste Michèle Delaunay dénonce une décision "scandaleuse et népotique", soulignant que Jean Sarkozy, en deuxième année
de Droit, n'avait "aucun diplôme connu". Le conseiller général (Nouveau Centre) Hervé Marseille annonce sa démission du Conseil d'administration, laissant sa place à Jean Sarkozy pour une
élection le 23 octobre. Patrick Devedjian, 65 ans, président du Conseil général et de l'Epad, est atteint par la limite d'âge, un projet de décret prévu pour repousser cette limite ayant été
refusé.
9 oct - L'UMP soutient la candidature de Jean Sarkozy.
11 oct - Un conseiller municipal (MoDem) d'opposition de Puteaux lance une pétition, qui obtiendra environ 100.000 signatures, demandant à Jean Sarkozy de renoncer.
12 oct - Le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand souligne que Jean Sarkozy tient sa "légitimité" de son élection au Conseil général, et Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, affirme que ce n'est pas "parce qu'il est le fils du président, c'est parce qu'il a le talent pour le faire" que Jean Sarkozy est candidat. Cécile Duflot (Verts) assure que Jean Sarkozy "ose tout", le socialiste Manuel Valls dénonce "le clan Sarko" et le président du MoDem François Bayrou compare la France actuelle "à l'Empire romain".
13 oct - Jean Sarkozy dans le quotidien gratuit Métro : "Est-ce que je suis illégitime à me présenter à une élection parce que je m'appelle Sarkozy?"
Le gouvernement tente d'apaiser la gronde. Interrogé sur RTL, le premier ministre François Fillon balaye la polémique, orchestrée selon lui par la gauche, «qui n'a pas grand-chose à dire». «Jean Sarkozy a été élu, rappelle-t-il. (…) Ce qui compte c'est de réussir et de passer par le suffrage universel».
Pour autant, l'incendie politique et médiatique est difficile à éteindre. Le malaise s'etend même dans les rangs de la majorité. Nicolas Sarkozy, à l'issue de son discours sur la réforme des
lycées, se contente de déclarer : «Tout ce qui donne en pâture une personne, sans fondement, de façon excessive, c'est jamais bien».
Le patron des députés NC François Sauvadet dénonce un "procès en sorcellerie" contre Jean Sarkozy.
14 oct - Selon un ministre, Nicolas Sarkozy a déclaré à propos de son fils: "Je ne lâcherai rien". Le maire communiste de Nanterre Patrick Jarry se porte candidat à la présidence de l'Epad.
15 oct - L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin déclare qu'il ne faut pas "céder à la tentation de la faveur et du privilège".
Nicolas Sarkozy: «C'est moi qui suis visé». Dans une interview accordée au Figaro, le chef de l'Etat explique que la polémique autour de l'éventuelle nomination de son fils à la tête
de l'Epad est née des attaques de «ceux qui ne se sont jamais faits à mon élection».
16 oct - Selon un sondage CSA-Le Parisien, 64% des Français et 51% des sympathisants de droite critiquent cette candidature.
«Ma démarche est légitime». Jean Sarkozy accorde une interview au Point pour s'expliquer à nouveau sur la polémique. «J'ai compris que, lorsqu'on s'appelle Sarkozy, les choses sont
parfois plus difficiles », explique celui qui se présente comme un «dauphin» au milieu de «requins».
18 oct - Le gouvernement accepte une suggestion du député socialiste Gaëtan Gorce consistant à ne pas faire voter les neuf représentants de l'Etat.
19 oct - Le représentant de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris Claude Leroi, dont la voix est déterminante, opte pour Jean Sarkozy.
22 oct - Jean Sarkozy annonce qu'il sera candidat des Hauts-de-Seine au Conseil d'administration vendredi, mais qu'il renonce à la présidence.