La crise et Colombes
Les vacances 2011 ont été riches en événements d’importance. Je ne parle pas des faits divers glauques qui ont fait la une des journaux (pour faire diversion ?) mais bien de la crise financière majeure dans laquelle nous sommes entrés après l’annonce de la baisse de la note de la dette américaine.
La gravité de la réaction souligne que :
- Contrairement à ce qu’on essayait de nous faire croire, la crise de 2008 n’était pas finie
- Un événement a beau être prévisible (tout le monde savait que le niveau d’endettement des Etats-Unis conduisait à la dégradation de sa dette), il n’est pas pour cela anticipé
- À force d’ignorer les « réalités basiques » (par exemple qu’on ne peut pas vivre éternellement au dessus de ses moyens), elles finissent par se rappeler à vous douloureusement
Contrairement aux affirmations démagogiques qui fleurissent sur l’incompréhension générale, l’Union européenne et l’Euro ont été extrêmement protecteurs de notre pays dans cette crise : sans eux la monnaie aurait été brutalement et fortement dévaluée dans une vaine tentative de restaurer la compétitivité du pays… au frais des plus pauvres, qui prennent de plein fouet l’inflation qu’entraîne la dévaluation. La « sortie de crise » se fera par la mise en place d’une gouvernance politique européenne commune, car la preuve est aujourd’hui faite que des politiques nationales non coordonnées conduisent à l’absurde. Dans un premier temps on redécouvre les critères de convergence de Maastricht. C’est un bon début.
Quelles conséquences pour Colombes ? J’en vois quatre
- A court terme, il faut limiter un maximum l’endettement de la Ville et contrôler ses dépenses, car des temps difficiles sont devant nous : il sera plus difficile pour la ville de trouver de la dette « pas chère » et politiquement compliqué d’augmenter les impôts locaux (car on imagine bien qu’au niveau national cette voie s’imposera, avant ou après la Présidentielle)
- Il faut faire « le bon choix » présidentiel : entre un Président sortant qui va être renforcé par les épreuves (car il n’est jamais aussi bon que dans l’épreuve) mais qui a oublié, sitôt investi, l’élan réformateur qui l’avait conduit au pouvoir ; et un Parti Socialiste où on entend du meilleur (Manuel Valls) comme du pire (à vous de remplir)…. Le choix du centre est plus que jamais pertinent. Je rappelle que François Bayrou a été le seul candidat à parler des déficits publics en 2007
- Tout comme au niveau national, des mesures fortes ne seront crédibles que si elles sont votées par la majorité et l’opposition, il faut être prêt à approuver, sans arrière pensée politicienne, des décisions douloureuses que la majorité municipale colombienne pourrait avoir le courage de présenter. Nous nous engageons à le faire.
- Enfin, il faut aussi cesser les querelles de personnes au sein de l’opposition municipale : elles apparaissent, dans le contexte actuel, encore plus puériles et vaines. Qu’importe qui sera « tête de liste » aux prochaines échéances et si le rassemblement se fera au premier ou au second tour. Il est urgent de définir les bases d’un « programme commun », concret et réaliste, qui concilie « temps de crise » et ambition pour Colombes
Et bien sûr…. Bonne rentrée !
Laurent Trupin
Tribune du Groupe Centre et Démocrates (Laurent Trupin, Bruno Gouallou, Salem Belgourch) parue dans Mosaïque Septembre 2011