Les deux tentations des centristes français
Selon Jean-Pierre Rioux, un candidat qui se présenterait d'emblée comme une force d'appoint pour la droite présidentielle ne pourrait se réclamer du centre.
Alors qu'en 2007 François Bayrou était le seul candidat qui se revendiquait centriste, ils sont nombreux aujourd'hui à se présenter comme tels ?
La question qui se pose, c'est : que veulent-ils faire au nom de la revendication d'un candidat centriste ? L'éparpillement et la marginalisation du centre actuel tiennent peut-être au mécanisme de la Ve République, qui est une machine à laminer les centristes. Mais, au-delà, cela montre une division très forte entre ceux, comme Morin, Borloo et les autres, qui pensent à présenter un ou plusieurs candidats en 2012 pour peser dans la future majorité présidentielle. Pour eux, il s'agit de constituer un centre qui soit une force d'appoint pour un candidat de droite de gouvernement.
Ce qui n'est pas le projet de François Bayrou ?
C'est exactement l'inverse. François Bayrou et le Modem sont les seuls, au nom de la famille centriste, à revendiquer l'idée qu'il peut y avoir un centre à vocation majoritaire autonome. François Bayrou n'a cessé de répéter qu'on ne peut pas s'appeler centre et rester toujours du même côté.
En 2007, il a dit que les centristes ne seraient plus jamais une force d'appoint. Tous les autres rêvent d'une nouvelle confédération centriste qui ressemble étrangement à l'UDF défunte. Ils n'oublient qu'une chose, c'est que c'était une initiative de Valéry Giscard d'Estaing, donc de la droite libérale, que les historiens appellent orléaniste. À l'époque, tous les centristes s'y étaient ralliés. Ils n'ont pas bougé de là jusqu'à une époque située entre 2002 et 2007, lorsque François Bayrou a refusé de rester lié avec la droite
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