Les Grognards de la République
Ce soir, 20h30, à l'Avant-Seine de Colombes, pour 5 Eur :
Après avoir recueilli la parole de Colombiens sur la patrie, le pays, la nation… Alain Mollot, homme de théâtre, rappelle au spectateur que l’étymologie du mot nation, c’est en latin « natio », naissance, ce qui naît, grandit, évolue, devient et se heurte à ce qui est, l’Etat.
Des pupitres. Un immense tableau noir : l’École de la nation, comme un rêve d’École.
Le « professeur » -le « maître », le « savant »- questionne : « la nation pour vous, c’est quoi ? » « Moi m’sieur » disent les élèves. Les mots
fusent : « Patrie, République, État, peuple, pays… » « Bien, bien, dit le prof., mais attention à la confusion sur les mots ».
La Marseillaise retentit. Un élève se dresse : un fier citoyen, travailleur de chez Peugeot, qui pleure en entendant l’hymne de la nation. Il fait partie de la chorale de son village.
Au fond, le cancre ricane : il est « citoyen du monde », anti-nucléaire, anti-bagnole, antination, anti-tout !
« Reprenons » dit le professeur « Étymologie du mot nation ! Vient du latin « natio » naissance, ce qui naît, grandit, évolue, devient et se heurte à ce qui est,
l’État. D’autres élèves surgissent : Simone, la résistante, Tom, le juif communiste tiraillé pendant la guerre d’Algérie, Maurice, pupille ouvrière de la nation, qui casse du CRS chez Peugeot en
68. Et puis Aziz et la marche des beurs en 83, 95 et la révoltedu service public, 2005 : la constitution européenne, et Brian : les émeutes de banlieue.
Les personnages comme les combats s’empilent. Malgré la fatigue, l’engourdissement et le brouillard, la lutte continue.