Manuel Aeschlimann sera jugé le 8 avril
Trafic d'influence présumé à Asnières: le député UMP Aeschlimann sera jugé
Le tribunal correctionnel de Nanterre a décidé jeudi que le député UMP des Hauts-de-Seine et ancien maire d'Asnières-sur-Seine Manuel Aeschlimann serait jugé le 8 avril prochain avec trois autres
prévenus, dans une affaire de trafic d'influence présumé.
L'affaire porte sur des soupçons de trafic d'influence liés au renouvellement en 2007 d'une délégation de service public au bénéfice du leader français de la restauration scolaire, Avenance.
Le parquet de Nanterre, qui a mené l'enquête, avait cité trois personnes devant la 15e chambre correctionnelle du tribunal, dont un ancien fonctionnaire de la ville, Bernard Loth, et un dirigeant d'Avenance, Alain Hiff, mais pas Manuel Aeschlimann, maire d'Asnières de 1999 à 2008.
Or, la mairie d'Asnières, dirigée depuis mars 2008 par le socialiste Sébastien Pietrasanta, avait à son tour poursuivi le député UMP devant le tribunal.
Jeudi, la 15e chambre a examiné la recevabilité de cette action engagée par la mairie, mais le tribunal a décidé de statuer sur ce point une fois que le procès aura eu lieu.
Bernard Loth est soupçonné d'avoir bénéficié entre 2005 et 2007 de plusieurs repas dans de prestigieux restaurants du groupe Avenance, pour une somme d'environ 4.000 euros. La mairie d'Asnières estime que l'enquête a aussi démontré que Manuel Aeschlimann a bénéficié de repas privés payés par Avenance, pour 2.000 euros environ.
L'affaire a récemment donné lieu à une vive polémique entre le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, et la présidente de la 15e chambre, spécialisée dans les affaires financières, Isabelle Prévost-Desprez.
Dans un courrier adressé à la présidente du TGI de Nanterre, M. Courroye a, entre autres griefs, accusé Mme Prévost-Desprez d'avoir elle-même suggéré à la mairie d'Asnières de délivrer une citation directe devant le tribunal à Manuel Aeschlimann.
Le maire d'Asnières, Sébastien Pietrasanta, a formellement démenti.
A l'audience, Isabelle Prévost-Desprez a brièvement évoqué cet incident, sur le ton de l'ironie.
"On se demande qui l'a rédigée, cette citation, parce qu'elle n'est pas très bonne", a-t-elle lâché, après que les avocats des prévenus eurent
critiqué la démarche de la mairie.
(c) AFP