Quelle « politique culturelle » pour Colombes ?
Le maire a présenté sa « politique culturelle », lourd travail, à saluer, mais qui suscite quelques réactions et réflexions :
- « Prendre en compte les problématiques du développement durable », n’apporte pas grandchose par rapport aux décisions déjà annoncées, sauf en ce qui concerne le patrimoine ;
- « Susciter et renforcer les synergies, les partenariats et les complémentarités » nous va parfaitement, en particulier s’agissant de la coordination de nos deux équipements majeurs (lourdement subventionnés) que sont l’Avant-Seine et la MJC ;
- « Développer l’éducation artistique et culturelle » est une excellente priorité. La diffusion de la culture passe par les enfants et l’objectif que « chaque enfant ait rencontré un artiste dans sa scolarité » est très beau. Mais qu’est-ce que la commission qualité (sur les spectacles dans les écoles) ? Une réunion de « gens qui savent » ou, pire, une « commission de censure » ?
- « Favoriser l’égal accès à la culture pour tous » est « noble », mais :
- On ne soutient pas assez la création locale, meilleur moyen de rapprocher la population de la culture, grâce aux artistes habitant la ville, exposant dans la ville, irrigant par leur créativité un quartier, une rue, un immeuble...
- L’ouverture du musée de Colombes à l’art contemporain n’est pas de nature à attirer à la culture des personnes qui n’y sont pas habituées. Au contraire, elle renforce l’élitisme.
- A l’inverse, le renforcement de la place accordée au hip-hop risque de nous faire tomber dans le raccourci un peu simple « banlieue = hip-hop »
- Le cinéma « les 4 clubs » doit être soit profondément rénové, soit détruit et reconstruit. Aucune des deux branches de l’alternative n’apparait clairement.
Les choix du groupe « Centre et Démocrates »
- Aider à la création des artistes locaux. Nous sommes inquiets des premiers éléments concrets de la nouvelle politique culturelle : la programmation 2011 – 2012 de l’Avant-Seine, fait appel aux « valeurs sures de la gauche des années 70 », à l’opposée d’une politique culturelle autonome et ambitieuse.
- La dimension intercommunale doit être omniprésente. Comment peut-on ignorer Paris ?
Nous ne sommes pas dans une ville de province qui aurait à montrer la diversité de la création culturelle de l’année. Il est inutile de « faire faire un crochet » par Colombes à des spectacles qui passent à Paris. Il faut une offre culturelle autonome ;
- Colombes pourrait utiliser son « foncier » pour développer l’accueil de « plasticiens ». En contre partie, ils contribueraient à l’animation locale ;
Enfin, augmenter le budget de la culture en temps de crise est courageux, mais ce secteur n’échappe pas à l’examen attentif des dépenses, pour trouver, dans les années difficiles qui s’annoncent, des pistes d’optimisation de l’argent public investi.
Tribune du Groupe Centre et Démocrates (Laurent Trupin, Bruno Gouallou, Salem Belgourch) parue dans Mosaïque Novembre 2011
Le projet culturel de la Ville de Colombes