Réactions de Bayrou à la mort de Ben Laden

L'occasion de revenir sur le fait du jour : la mort du chef d'Al Qaïda Oussama Ben Laden, "une page qui se tourne" selon François Bayrou.

D'une certaine manière, la peur change de camp.

La mise hors d'état de nuire de Ben Laden tourne une page sur une décennie sombre pour le monde, dont le terroriste est responsable. Le 11-Septembre a été pour les États-Unis un tel choc, un tel deuil, une telle remise en cause... 

L'action mortifère du terrorisme ne s'achève pas avec Ben Laden, mais le monde entier saura qu'au bout du chemin le terrorisme le plus cruel ne gagne pas. 

Ce que l'Amérique a fait est une manière de laver en partie le choc et le deuil des attentats du World Trade Center. Je comprends très bien ce que cela veut dire pour un peuple que de montrer, y compris à lui-même et au monde, qu'il ne se laisse pas détourner des buts qu'il s'est fixés. 

L'Amérique, c'est la civilisation du Western. Cela pousse à regarder la vie comme cela, avec les bons et les méchants, qui gagnent, dégainent, tirent et sont abattus. Pour autant, je ne me joins pas à cette fête. On ne fait pas la fête pour la mort de quelqu'un, fut-il le plus horrible, de ceux qui ont décidé de gaîté de coeur de provoquer des morts et des massacres. 

Les États-Unis ont montré ce que peut un peuple lorsqu'il décide d'aller au bout de l'effort persévérant pour vaincre les ennemis de la paix et de la démocratie. Je ne doute pas que nos gouvernements prendront les précautions nécessaires pour nous mettre en garde face à d'éventuels chocs en retour. C'est une leçon pour les terroristes mais aussi pour les démocraties du monde.

Ce soir, sur RTL, il a ajouté : "Bien sûr en terme de droits, l'idéal eut été qu'il fût capturé et jugé, et l'option qui consiste à l'avoir mis hors d'état de nuire ne me plaît pas, mais je n'ai aucune indulgence (pour ce qu'a fait Ben Laden)".