Retraites : les propositions des principaux partis
L’allongement de la durée de cotisation à 166 trimestres a été entériné hier par le gouvernement.
Dans la réforme actuelle, François Bayrou garde l’âge légal à 62 ans, « raisonnable compte tenu de l’état des finances ».
Il souhaite quelques exceptions au titre de la pénibilité et pour les femmes ayant eu beaucoup d’enfants. Mais il estime aberrant et contre-productif pour l’emploi de relever de 65 ans à 67 ans l’âge de liquidation à taux plein.
Le président du Modem veut également faire participer davantage au financement les contribuables qui sont concernés par la tranche la plus élevée d’impôts.
L’UMP entend poursuivre les réformes entreprises en 2003 et 2010 sur le principe : on vit plus longtemps donc on travaille plus longtemps, avec un allongement progressif de la durée des cotisations, voire de l’âge légal de départ en retraite. De nouvelles réformes prévoyant un allongement de la durée de cotisation sont donc probables pour les personnes nées après 1958, en fonction de l’état des caisses. Nicolas Sarkozy entend rester sur les barrières de 62 et 67 ans. Sur le financement, le parti majoritaire demeure fidèle à ses dogmes : pas de hausses des impôts ni des charges salariales. La CSG, en revanche n’est pas exclue pour financer de nouvelles hausses.
Les socialistes s’inspirent peu ou prou des propositions de la CFDT pour une retraite à la carte. Acquis sanctuarisé de 1981, le droit à la retraite à 60 ans est rétabli dans le programme adopté par le parti en juin ainsi que la liquidation à taux plein à 65 ans. En revanche, le PS n’exclut pas un allongement de la durée de cotisation, comportant des exceptions en fonction de la pénibilité. Ainsi la retraite à 60 ans redeviendrait possible mais pour ceux qui ont commencé à cotiser à 18 ans voire plus tôt ou alors avec une forte décote. Sur le financement, le PS propose une taxation sur le patrimoine pour alimenter le fonds de réserve des retraites et n’exclut pas une hausse des cotisations sur les revenus les plus élevés par le biais de la CSG notamment.
Jean-Luc Mélenchon revient aux 60 ans pour l’âge légal, (58 ou 59 ans pour ceux qui ont travaillé avant 18 ans), aux 65 ans pour le taux plein et à la durée de 160 trimestres. Ce n’est pas très éloigné des propositions de la CGT. « Il suffit de taxer les stock-options au même niveau que sont taxés les revenus du travail : ça donne 3 milliards de recettes. Si vous taxez l’intéressement, ça fait 2 milliards et on établit une justice : tout revenu doit contribuer à la retraite. Le compte y est », explique le candidat du Front de gauche.
Marine Le Pen propose aussi un retour à l’âge légal de 60 ans. Pour le financer, le Front national veut créer de nouveaux prélèvements sur les stock-options, en finir avec le libre-échange par la mise en place de droits de douane sociaux et environnementaux, diminuer la participation française au financement de l’Union européenne. La présidente du FN veut également, privilégier les Français aux étrangers pour l’accès à l’emploi.
La proposition d’Europe Écologie/L es Verts sera finalisée à la rentrée, le temps de se mettre d’accord. Le groupe des eurodéputés de Strasbourg s’aligne sur des positions libérales d’allongement de la durée du travail, alors qu’à la base, la retraite à la carte sur un modèle proche de celui du PS est privilégiée. Les écologistes souhaitent aussi mettre fin, y compris si cela doit passer par la loi, aux licenciements trop fréquents dans les années qui précèdent la retraite. La candidate Éva Joly préconise également la fin des avantages fiscaux de l’assurance-vie pour remplir les caisses.
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