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Le Blog du MoDem de Colombes

le projet de francois bayrou

Une cascade de scandales

10 Juin 2011, 23:00pm

Publié par MoDem-Colombes

http://www.mouvementdemocrate.fr/actualites/images/portrait-bayrou/Bayrou-congres.jpg
François Bayrou, a dénoncé vendredi "la cascade de scandales" touchant la France et réclamé une commission d'enquête sur l'affaire des ventes de frégates qui vont conduire Thales et l'Etat français à verser plus de 800 millions de dollars à Taïwan.

"Si l'on nous dit que les actions de justice sont éteintes, alors cet énorme scandale, cette spoliation indigne dont les contribuables sont les victimes, doivent faire l'objet d'une commission d'enquête parlementaire !", affirme François Bayrou dans une déclaration à l'AFP.

"Nous vivons actuellement en France une cascade de scandales, certains retentissants, d'autres dont on parle à peine, et ce sont pourtant les plus graves", citant aussi "l'affaire Tapie" qui "apporte chaque jour un rebondissement plus grave que le précédent".

"Des milliards ont été versés en commissions à l'encontre de la loi internationale. Des sommes considérables sont revenues dans le monde politique français de l'aveu public de responsables gouvernementaux. Des assassinats ont été commis, dont tout le monde soupçonne qu'ils sont en lien avec ce scandale. Et l'on ne dirait rien? L'on ne ferait rien? L'impunité règnerait et l'obscurité serait établie pour toujours?", interroge M. Bayrou.

(c) AFP

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La danse du centre

17 Mai 2011, 08:10am

Publié par MoDem-Colombes

 

 

Nous vivons en politique, et peut-être pas seulement en politique, un grand moment de confusion. La confusion est dangereuse. Face à cette confusion, une clarification s’ impose. 

Les citoyens ont besoin de repères pour pouvoir faire clairement leur choix, prendre leur décision, et obtenir par leur vote ce qu’ ils attendent vraiment pour l’ avenir de leur pays. 

La « danse du centre » 

La « danse du centre » à laquelle on assiste depuis quelques semaines aurait quelque chose d’assez drôle, si son but n’était pas d’égarer les électeurs pour les conduire précisément où ils ne veulent pas aller. 

La question est bien celle du but de cette manœuvre : tout montre qu’ il s’agit de capter les voix d’électeurs insatisfaits de la manière dont la France est gouvernée depuis des années, d’électeurs qui veulent le changement, pour les ramener, au bout du compte, parmi les soutiens du pouvoir. 

C’est parce qu’ il s’agit de détourner et de dévoyer les électeurs du centre qu’ il s’agit d’ une manœuvre et pas d’une vérité. Il faut dissiper la confusion et clarifier les choses. 

Une phrase révélatrice a été prononcée cette semaine par l’un des participants : « nous allons, a-t-il dit, construire la deuxième droite ». 

Il convient de rappeler ceci : le centre, par définition, ce n’est pas une deuxième droite, pas plus que ce n’est une deuxième gauche. 

Le centre, c’est précisément la volonté nécessaire et urgente de dépasser la droite et la gauche pour rassembler le pays autour d’un projet cohérent. 

J’ai employé le mot cohérent. Il est très important. Ce qui frappe, quand on regarde l’état actuel de la droite et de la gauche, c’est l’extrême division qui règne en leur sein. Extrême division, et je crois, définitive division. 

L’UMP est sous la pression de l’extrême droite. Chaque jour, sous cette pression, elle se divise un peu plus. Entre ceux qui considèrent que pour plaire à l’opinion et gagner son soutien, il faut utiliser les mêmes thèmes et les mêmes mots que le Front national, et qu’au fond ces thèmes et ces mots sont fondés, et ceux qui refusent cette stratégie de l’accommodement, la distance est de plus en plus grande. Sur la question de l’immigration, sur le RSA, l’affolement fait prononcer des discours et défendre des thèses qui empêchent la définition d’ une politique cohérente. Il en va de même à gauche. Sur ce qui se passe et se prépare en Grèce, il y a une attaque contre Strauss-Kahn, violente, orchestrée au sein même de la gauche, et même du PS. Entre Mélenchon et Strauss-Kahn, il y a autant de fractures et d’ affrontements irréductibles qu’ entre ceux qui flirtent avec l’ extrême droite et par exemple Fillon. 

Ce ne sont pas des camps solidaires, ce sont des champs de bataille. 

Et la division de ces camps les rend incapables d’apporter une réponse courageuse et solide aux questions de l’heure. 

 

François Bayrou

14/05/2011

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Centre : Bayrou le mieux placé

9 Mai 2011, 23:00pm

Publié par MoDem-Colombes

 

Dans une étude de l'institut IFOP sur la personnalité politique qui incarne le mieux les idées et les valeurs du Centre, François Bayrou figure largement en tête avec 37%. 
Jean-Louis Borloo du Parti radical chute à 33%. Un revers qui intervient tout juste un mois après son coup de com' sur le plateau de l'émission A vous de juger. Vient ensuite Dominique de Villepin de République Solidaire (19%) et Hervé Morin du Nouveau Centre (6% -1).
La marge d'erreur est de 2,8 points.
Dans un contexte de négociations entre les mouvances du centre sur la configuration à adopter pour la présidentielle de 2012, François Bayrou ne semble donc pas, pour le moment, pâtir de son refus de s'associer à la confédération des centres.
Pour le MoDem, ce résultat démontre que François Bayrou est aux yeux des Français le seul leader centriste capable d'incarner une alternative crédible au PS et à l'UMP. Il conforte par ailleurs le chemin parcouru depuis 2007 et son choix d'une parfaite indépendance vis-à-vis des deux blocs traditionnels.
 
 

 

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Interview de Bayrou au Figaro Magazine

8 Mai 2011, 23:00pm

Publié par MoDem-Colombes

http://www.lefigaro.fr/medias/2011/05/05/0ff269e8-7720-11e0-8f65-b567a6f67734.jpg

 

Finissons-en avec la conception d'un Etat magicien et rendons à la société confiance en elle-même.

 

François Bayrou, président du Mouvement Démocrate, a accordé un entretien au Figaro Magazine le vendredi 6 mai, dans lequel il revient sur les grands sujets d'actualité du moment. 

 

Il y réaffirme sa volonté d'un Centre indépendant et rassemblé à l'occasion de la prochaine élection présidentielle. Il revient également sur son attachement aux questions écologiques et l'importance d'un projet pour la France qui prenne en compte un développement maîtrisé et durable. 

 

Le Figaro: Quelles conséquences tirer de la mort de Ben Laden? 


François Bayrou: Première leçon : dans la lutte à mort entre terrorisme et démocraties, ce sont les démocraties qui gagneront. Deuxième leçon : la vraie puissance est dans la persévérance. Les Etats-Unis ont su poursuivre une action déterminée pendant dix ans, malgré les changements de majorité, sans se laisser distraire une seconde de leur but. Cela fait toute la différence entre la volonté et la velléité. C'est une leçon qui vaut aussi pour nous. Nous ne sommes pas une grande puissance par les moyens mais nous pouvons l'être par la volonté. 

Le Figaro: Cette mort doit-elle conduire la France à retirer ses troupes d'Afghanistan? 

François Bayrou: Notre présence en Afghanistan, décidée sous gouvernement Jospin, maintenue depuis, pour poursuivre les auteurs du 11 septembre et priver le terrorisme de sa base arrière, est justifiée. J'ai voté en faveur de cette action et ne le renie pas. Le jour où la coalition sortira d’Afghanistan, et tout le monde souhaite que ce jour ne tarde pas, il faut que la transition se fasse dans l’ordre et que soit transmis aux Afghans eux-mêmes un pays sécurisé, ou au moins sécurisable. 

Le Figaro: Jean-Louis Borloo et ses amis veulent créer une confédération des centres. En serez-vous? 

François Bayrou: Non. 

Le Figaro: Pourquoi? 

François Bayrou: Parce que tout cela n’a de centre que le nom. Si les mots ont un sens, le centre veut dire qu'on récuse la guerre des deux camps. Or que disent ceux qui veulent constituer cette confédération ? Qu'ils sont dans le camp de la majorité. Un groupuscule de plus, cela ne sert à rien. Je veux qu’on sorte de cet affrontement caricatural. En vérité, chacun des camps est malade. La poussée de l’extrême droite ruine l’idée d’une droite unique. Le Front national fait tanguer l’UMP. Les divisions de la gauche apparaissent au grand jour. Qu’y a-t-il de commun entre Mélenchon et Strauss-Kahn ? Aucun des deux camps divisés ne peut répondre aux problèmes du pays. S’ils l’emportent, l’impuissance est garantie. Il faut donc une nouvelle vision de notre démocratie, et une majorité nouvelle 

Le Figaro: Vous ne travaillerez pas avec eux ? 

François Bayrou: Si ces hommes politiques reconnaissent un jour qu'ils se sont trompés, je serai attentif. Mais il faut des explications : on ne peut pas avoir été cinq ans ministre de Chirac, puis quatre ans ministre d'Etat de Sarkozy, avoir été candidat à Matignon, et en quelques semaines ouvrir la guerre à l’intérieur de la majorité sans clarification ! 

Le Figaro: Vous vous retrouverez un jour? 

François Bayrou: J’ai conservé pour beaucoup d’entre eux de l’affection, et pour ceux qui le méritent de l’estime. Nous parlons ensemble bien plus qu’on ne le croit. Je n'ai aucun doute que nous nous retrouverons. Nous avons bien des convictions en commun. J’ai conservé avec Michel Mercier, le garde des sceaux, des liens d’amitié qui ne se sont jamais démentis. Idem avec Jean Arthuis, dont je pense qu’il fait un bon travail à la Commission des finances du Sénat. Je n’oublie jamais que tous nous appartenons au même courant politique, même s’il est provisoirement divisé, et que donc notre avenir est forcément ensemble. 

Le Figaro: Avant la campagne présidentielle? 

François Bayrou: Je le souhaite, bien sûr. Je ne vis pas de ressentiment. Ma seule exigence est de clarté. Ce courant politique, le courant démocrate, n’est pas soluble dans la majorité, et est différent du socialisme. Il est indispensable à l’avenir de notre pays. Certes, le chemin d'indépendance que nous avons choisi a été difficile à expliquer à beaucoup de nos électeurs et de nos élus. Certains ont cru que nous changions de camp. Ils savent aujourd’hui que ce n'était pas le cas. Le dialogue en sera facilité. 

Le Figaro: Dans les sondages, il y a une percée de Borloo... 

François Bayrou: Ce qui comptera pour les électeurs, c’est la cohérence. 

Le Figaro: Le MoDem compte peu d'élus. Comment réunirez vous les parrainages nécessaires à votre candidature en 2012 ? 

François Bayrou: Les élus indépendants et les élus du centre se comptent par milliers. Ils ne se laisseront pas intimider. Nous avons bâti un courant politique qui a les moyens de son indépendance politique et financière. Nous avons tenu le cap sans jamais en changer. Et le pays a le plus grand besoin de ce renouvellement. Il a besoin de gouvernants nouveaux, courageux et crédibles. Et il a besoin de réponses nettes sur tous les grands chapitres de son avenir. 

Le Figaro: Quand prendrez vous votre décision définitive ? 

François Bayrou: Ma décision définitive mûrit depuis longtemps. Mais je ne veux pas entrer dans le jeu de ces candidatures qui poussent comme des champignons, semaine après semaine. 

Le Figaro: Votre détermination est totale et ne dépend pas des scores potentiels d'autres candidats ? 

François Bayrou: Non. Je suis et je serai au rendez-vous. Le temps viendra. 

Le Figaro: Hulot est sur la même ligne que la vôtre qui récuse la bataille des deux camps. Sa candidature vous inquiète? 

François Bayrou: J'ai de bonnes relations avec Nicolas Hulot. Je pense simplement que ses valeurs sont antagonistes avec l'appareil des Verts. Cette contradiction est trop forte pour que cette alliance fonctionne bien. 

Le Figaro: Ses valeurs sont compatibles avec les vôtres ? 

François Bayrou: Dans la classe politique, je suis l'un de ceux qui est depuis longtemps le plus sensible aux questions écologiques. Ma jeunesse dès mes 18 ans c’était auprès de la communauté de l'Arche, une des sources de ce que devint ensuite l'écologie. J'étais un étudiant admiratif de Jacques Ellul, qui en fut une autre source. Je sais ce que représente la terre, les écosystèmes, et par toutes mes fibres j’y tiens. Ma différence, sur un point fondamental, avec certains d’entre eux, c’est un certain malthusianisme, la mise en doute de l’action de l’homme dans le monde. Pour moi, l’humanité peut, par la science, la recherche, la conscience, faire du bien à la planète. Et même la planète Terre, c’est la nature, le cosmos plus l’homme. Sans homme, il n’y a pas de nature au sens où nous l’entendons. 

Le Figaro: Que retenez vous des quatre premières années de Nicolas Sarkozy à l'Elysée? 

François Bayrou: Nicolas Sarkozy est un homme politique doué d'une grande énergie, qui ne baisse pas les bras, qui croit à l’action. C’est à mettre à son crédit. Mais le bilan est cruel. Je ne vois pas un seul chapitre de la vie nationale qui aille mieux en 2011 qu'il n'allait en 2007. L'éducation ne va pas mieux. Notre économie est, dans bien des secteurs, en péril. L'emploi souffre. Le secteur de la santé est en doute. La sécurité ne s’est pas améliorée. La justice est dans une crise sans précédent. Les membres de la fonction publique se sentent abandonnés. Les choix initiaux du quinquennat expliquent cette impasse. 

Le Figaro: Sur le fond, pourquoi vous êtes-vous opposé à lui ? 

François Bayrou: De tout ce que j'ai écrit dans Abus de pouvoir il n'est pas une page qui se soit révélée fausse. Au-delà de ses qualités de combattant, il a porté deux grandes erreurs. La première est dans son système de valeurs. Il porte respect et considération à des choses qui n’en méritent guère : l’arrogance de l’argent et la notoriété. Toute la fausse monnaie dont notre monde est remplie. C’est cela qui lui parle. Tout le reste, la recherche, la science, la philosophie, la culture, la création, le profond de la vie, il l'a mis au second plan. Deuxième erreur, il a fait de la fonction présidentielle, une fonction partisane. Organiser à l'Elysée les réunions de son parti, aller caresser dans le sens du poil les donateurs, multiplier les nominations de complaisance. Partout où il aurait du choisir l'Etat impartial, il a choisi l'Etat arbitraire ou partisan. 

Le Figaro: Mais il a nommé un socialiste comme président de la Cour des comptes et un autre à la commission des Finances... 

François Bayrou: Oui. Je ne sais d’ailleurs pas si être socialiste est un critère suffisant… (sourire). Mais décider de nommer le président des chaînes publiques de télévision et de radio à l'Elysée est une régression que la France n’aurait pas dû accepter. Et l’arbitraire d’État ! Dans l'affaire Tapie, le contribuable français a été spolié de 250 millions d'euros. 250 millions c'est deux années pleine des salaires des 15000 postes d'enseignants supprimés ! 

Le Figaro: S'agissant des réformes que Nicolas Sarkozy a engagées, reconnaissez-vous au président le courage de les avoir menés jusqu'au bout ? 

François Bayrou: Le courage vaut si l'on va dans la bonne direction. Il y a – heureusement !- des points positifs. Le statut d’auto entrepreneur, une certaine autonomie de gestion des universités. Mais les mesures les plus significatives répondaient à une logique profondément inégalitaire. Que Madame Bettencourt ait payé proportionnellement moins d'impôt qu'un smicard grâce au bouclier fiscal était une faute grave. Laisser filer le déficit et la dette pendant des années, nous chargera longtemps. La réforme des retraites n’est pas financée et elle frappe le plus gravement les femmes de plus de 65 ans qui n’ont pas les annuités. 

Le Figaro: Vous approuvez le statut d’auto entrepreneur, c'est pourtant l'aspect le plus libéral de sa politique ? 

François Bayrou: Oui, parce que cela multiplie les créations d'entreprise et cela libère les énergies. 

Le Figaro: Comment réagissez vous à la défiance des peuples qui s'expriment à travers la montée de l'extrême droite partout en Europe ? 

François Bayrou: Les peuples ont le sentiment qu'ils n'ont plus de prise sur leur destin. Et hélas !, même les institutions européennes sont devenues un labyrinthe illisible pour la plupart des citoyens. 

Le Figaro: Vous comprenez dès lors que les électeurs, déboussolés, se tournent vers des partis comme le Front national ? 

François Bayrou: Qu'ils se tournent vers ces mouvements, je ne l’accepte pas et je le combattrai. Car c’est à eux-mêmes qu’ils risquent de nuire. Le FN propose comme potion magique, deux poisons mortels : il oppose entre eux les Français en fonction de leur origine, de leur religion, de la consonance de leur nom… Aucun pays ne peut vivre diviser contre lui-même. Le deuxième poison consiste à vouloir sortir de l'euro. Si par malheur, on se trouvait en situation d'avoir un gouvernement assez fou pour le décider, alors on vivrait la misère. Avoir à payer en monnaie faible une montagne de dettes libellée en monnaie forte, c’est la misère pour tous, et le drame pour les plus pauvres. 

Le Figaro: La prime aux salariés voulue par le président dans les entreprises qui voient leur dividende augmenter, est-ce une bonne mesure ? 

François Bayrou: C'est tout mélanger ! D’abord parce que ce n'est pas à l'Elysée que doit se décider la politique salariale des entreprises. Comment voulez-vous qu’un pays marche comme cela, à coups de foucades ? Prendre des mesures spectaculaires dans l’espoir d’améliorer l’image, c’est forcément désordonné et à courte vue. Mais cela aboutit à des absurdités : par exemple parmi les entreprises qui n’auront rien à payer il y a Total !... Et une entreprise qui ne payait pas de dividendes depuis des années sera elle mise à contribution ! Si l'on avait voulu poser cette question légitimement, profondément, même moins spectaculairement, il suffisait d’améliorer la loi sur l'intéressement. Au bout du compte, il restera un mauvais précédent et bien des frustrations. 

Le Figaro: Il y a un autre anniversaire. C'est celui du 10 mai 1981. Pour vous, les socialistes sont ils une force crédible d'alternance ? 

François Bayrou: Dans le programme du PS, il y a des choses positives ou acceptables, bien sûr, que nous défendons depuis longtemps, notamment sur les institutions. Mais je suis en désaccord avec l’inspiration générale qui s'en remet à l'Etat, toujours, pour résoudre les problèmes. L’État qui recrée des emplois jeunes, l’État qui encadre les loyers, l’État qui règlemente à tour de bras. En réalité, ce qu’il faut c’est que l’État donne aux Français les moyens de résoudre leurs problèmes eux-mêmes, qu’il les soutienne, en particulier lorsqu’ils entreprennent, lorsqu’ils créent, lorsqu’ils portent un service public. Il faut en finir avec la conception d'un Etat magicien et rendre à la société confiance en elle-même.

http://www.lefigaro.fr/politique/2011/05/05/01002-20110505ARTFIG00606-francois-bayrou-je-suis-et-je-serai-au-rendez-vous.php

http://www.mouvementdemocrate.fr/medias/bayrou-lefigaro-060511.html


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Il n'y aura qu'un candidat de la majorité

29 Avril 2011, 20:47pm

Publié par MoDem-Colombes

Le président du Mouvement démocrate (MoDem) était de passage à Belfort, hier. Le journal L'Alsace l’a rencontré.

Serez-vous candidat à l’élection présidentielle de 2012 ?

Il faut être présent quand les Français écoutent, quand ils s’intéressent à la campagne. Pour l’instant, ça ne me paraît absolument pas être le cas. J’essaie de respecter le tempo. Après, tout le monde sait que c’est une élection que je considère comme cruciale et qui me passionne. Le temps des rendez-vous viendra.

Quand ?

Je me suis présenté deux fois, et deux fois je l’ai fait en décembre. Mais on ne sait jamais, il peut aussi y avoir une accélération. La situation aujourd’hui est plus incertaine, instable…

Ne risque-t-il pas d’y avoir beaucoup de candidats au centre ?

Non. Les autres qui prononcent le mot « centre » ont choisi, en fait, d’être dans la majorité. Moi, l’idée que je défends, c’est un centre qui a son libre arbitre.

Pas question, alors, de faire alliance avec d’autres centristes ?

Pas pour l’élection présidentielle. C’est la seule élection où la question ne se pose pas : au deuxième tour, il ne reste que deux candidats présents. Pour le reste, je suis certain que des rapprochements se feront… Le jour où quelqu’un de bonne foi dira : je quitte la majorité, je me suis trompé, ce jour-là je serai disposé à toutes les discussions. Pour l’instant, ce n’est pas le cas.

Vous n’avez pas l’air de croire à la candidature de M. Borloo.

Je pense que la règle va s’imposer : la règle du rassemblement qui veut qu’il n’y ait qu’un seul candidat de la majorité. Et Jean-Louis Borloo fait partie de la majorité.

http://www.lalsace.fr/actualite/2011/04/29/francois-bayrou-il-n-y-aura-qu-un-candidat-de-la-majorite

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Face aux Français... conversations inédites

16 Avril 2011, 15:50pm

Publié par MoDem-Colombes

http://images-ftvi.mesdiscussions.net/images/mesdiscussions-13181489.gif

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

mercredi 20 avril22h20durée : 2h animé par : Guillaume Durand 
invités : François Bayrou (président du MoDem) , Serge July (journaliste)


 

 

 

 

François Bayrou, président du Mouvement Démocrate, se prête au jeu des «conversations inédites». A un an de l'élection présidentielle, alors que les partis se mettent en ordre de bataille, il répond aux questions du Guillaume Durand. L'animateur reçoit par ailleurs Serge July, le cofondateur et ancien directeur du journal «Libération».

Grand observateur de la vie politique, il est chroniqueur sur la station de radio RTL, où il livre chaque jour un billet d'humeur. Cette émission est l'occasion, pour lui, d'évoquer sa passion pour son métier de journaliste, mais aussi ses projets et son regard sur l'actualité politique.

Des portraits des deux invités sont proposés par les chroniqueurs.

http://programmes.france2.fr/face-aux-francais/index.php?page=article&numsite=5861&id_rubrique=5864&id_article=19565

 

 

 

 


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Un centre indépendant (2)

13 Avril 2011, 11:41am

Publié par MoDem-Colombes

François Bayrou était l'invité de Michel Cardoze, sur Sud Radio, mercredi 13 avril. 

Le président du Mouvement Démocrate a qualifié "les tentatives" de Jean-Louis Borloo de "fausse-monnaie" et défendu pour sa part "l'idée d'un Centre indépendant, qui vise à un véritable changement".

SR : Alors on a quand même l’impression François Bayrou que vous êtes cerné : Jean Louis Borloo d’un côté, Nicolas Hulot de l’autre. Est ce que vous vous avez toujours envie d’être l’incarnation de l’alternative et du changement au centre ? 

François Bayrou : J’aime bien Michel Cardoze comment vous posez des questions. C’est pas envie, c’est nécessité. Et c’est pas hésitation, c’est certitude. Pourquoi ? C’est très simple. Si ce mot , cette idée du centre… Je n’aime pas qu’on réduise ce courant politique uniquement au centre, parce qu’à mon avis il est plus large. Mais si ce courant a un sens, c’est évidemment pour être indépendant et pour changer les choses. Or, les tentatives actuelles, qui d’ailleurs ne dureront pas autant que les contributions, ces tentatives actuelles elles visent, un, à ne pas changer les choses et deux à empêcher ce courant politique d’être indépendant. Or vous verrez que au fur et à mesure que passeront les semaines et les mois, les électeurs vont imposer de ne pas être trompés sur la marchandise. Tout ça est cousu de fil blanc naturellement. On sait très bien d’où ça vient et où ça va. Mais les électeurs, eux, ce qu’ils veulent c’est des choses qui soient absolument certaines, ils veulent que leurs voix servent à quelque chose et c’est ce qu’ils imposeront au fil du temps. J’emploie comme vous entendez l’indicatif parce que c’est la réalité. J’ai déjà vécu cette histoire, cette grande histoire des élections présidentielles et je sais, pour l’avoir vécu, à quel point les électeurs eux, ne se trompent pas. Ils choisissent ce qui est vrai. 

SR : Alors je vais aussi vous parlez de Jean Louis Borloo, mais commençons par Nicolas Hulot, candidat aujourd’hui. C’est un vert qui peut vous affaiblir ou un vert avec qui vous aimeriez faire un bout de chemin ? 

François Bayrou : Non je pense que Nicolas Hulot est quelqu’un qui s’est beaucoup investi. Je pense qu’il croit à un certain nombre de choses. En tout cas c’est ce que je veux imaginer. Mais ce que je sais c’est que l’élection présidentielle c’est tout à fait autre chose. La responsabilité politique c’est tout à fait autre chose. Les pièges qui vont être déployés devant sont aussi tout à fait autre chose. Je ne suis pas certain qu’on s’improvise ou qu’on puisse entrer dans cette responsabilité de but en blanc. 

SR : Qu’est ce qui vous différencie de Jean Louis Borloo ? Ou, si je pose la question autrement, qu’est ce que Jean Louis Borloo au niveau des affaires suprêmes ferait et que vous vous ne feriez pas ? Et inversement : qu’est ce vous feriez et qu’il ne ferait pas ? 

François Bayrou : Ecoutez, il suffit de regarder les années qui viennent de s’écouler. Jean Louis Borloo était un des piliers du gouvernement. Il en était le numéro deux. Pendant neuf ans, cinq ans de Chirac et quatre ans de Sarkozy. Il n’a jamais trouvé à exprimer une seule réserve sur les décisions aussi incroyables et injustes qui étaient prises. Je pense au bouclier fiscal, à la privatisation des autoroutes, à laquelle je me suis beaucoup opposé. Jamais une réserve. Et vous savez bien que quand vous avez neuf ans, comme ça, adhéré, soutenu ou applaudi avec des mots qui étaient des mots incroyablement flatteurs à l’égard de ceux qui étaient en place et du pouvoir de Nicolas Sarkozy. Évidemment, il y a une question d’authenticité ou de crédibilité qui se pose. Autre exemple : je vous assure que si j’avais été au pouvoir, en situation de responsabilité, l’affaire Tapie n’aurait pas eu lieu. Je n’aurai pas accepté qu’on spolie comme ça les Français de peut être 250 millions d’euros qu’on leur a pris dans leur poche de contribuable pour le donner à un intérêt dont vous savez ce que j’en pense et que maintenant la Cour des comptes écrit. Ça ne se serait pas produit. Évidemment vous savez que Jean Louis Borloo lui a soutenu cette entreprise. Vous voyez qu’il y a des différences très importantes. Et pour le futur, avec moi ou avec le courant que je représente, nous devons changer. C’est un impératif de changer la manière dont on gouverne la France, dont on associe les sensibilités diverses, dont on fait que au fond chacun des français se retrouvera plus ou moins dans l’estime qu’il porte au pouvoir, dans son honnêteté. Ça ne sera pas un pouvoir qui favorise les uns au détriment des autres. Ça sera un pouvoir qui permettra à la France de passer les temps difficiles qui nous attendent. 

SR : Alors prenons un exemple : la question de la laïcité. On en a beaucoup parlé, elle a été instrumentalisée à la fois par le FN, par Mr Copé avec son débat qui visait en fait l’islam. Et aujourd’hui on apprend, ya une information qui circule, il paraît que Mr Nicolas Sarkozy demanderait que certains concours qui tombent par exemples les jours de fêtes juives, puissent se dérouler à des horaires adaptées, selon les croyances. Est ce que c’est de la laïcité ou du communautarisme ? 

François Bayrou : Oh c’est plus que ça, je ne sais pas, la recherche de plaire à des petits groupes. En vérité, vous le voyez, la laïcité, ça ne se divise pas. Vous ne pouvez pas en même vous tourner vers les musulmans les plus intégristes diront les uns, pratiquants diront les autres, en leur interdisant un certain nombre de pratiques et en même temps aménagé les concours en secret sans en rien dire à personne, pour que certains candidats puissent passer les concours de nuit. Ca n’a pas de sens. Ce n’est pas responsable. Ce n’est pas une manière de s’adresser à un pays comme l’unité, c’est une manière de le découper en tranches : les uns favorisés, les autres stigmatisés. Et ceci, pour moi en tout cas, ça n’est pas acceptable. La communauté de l’éducation nationale ne l’acceptera pas. Et tous ceux qui croient en France, au fond qu’il y a des principes qui nous permettent d’être dans le même pays, de vivre dans ce pays et de nous respecter malgré les différences, tous ceux là ne l’accepteront pas. C’est une décision dangereuse et, à mon sens, inquiétante pour une certaine conception du pouvoir. 

SR : La justice c’est un centriste que l’on n’entend pas beaucoup, qui est en charge de la garde des sceaux au gouvernement Fillon. Les jurés populaires en première instance en correctionnelle, ça suit son cours et je ne sais pas quelle est votre opinion, en tout cas je vous la demande. Et puis il y a la motivation annoncée des verdicts aux assises, sans compter une loi sur la garde à vue qui a été votée hier et dont on dit qu’elle va être inapplicable. 

François Bayrou : Alors, un, Michel Mercier est quelqu’un de bien. Et je crois que désormais dans le monde de la justice, cette idée s’est imposée ou a fait son chemin. Il est quelqu’un de bien avec un président de la République qui lui demande de faire un certain nombre de choses dont je suis certain qu’elles ne lui seraient pas venues spontanément à l’esprit. On va différencier les sujets que vous avez abordés. Premier sujet : la motivation des jugements aux assises. Je trouve que c’est défendable parce que quand vous jugez de la vie de quelqu’un qui va passer des années en prisons ou au contraire, qui va être libéré, c’est normal au fond de demander quelles sont les raisons. Deuxièmement, il y a une autre idée qui est celle de mettre des assesseurs, des citoyens auprès des juges chargés de l’application des peines de libérer les détenus dangereux ou pas. Là aussi ça peut se justifier. Pensons seulement que rien que ces deux décisions vont beaucoup alourdir une fois de plus le financement de la justice et qu’on ne sait pas avec quels moyens ça se fera. Dernier point, les jurés au tribunal correctionnel ça ne se fera pas. On nous dit que ça se fera. Ça ne se fera pas et c’est impossible. Et si ça se faisait cela présenterait des inconvénients lourds et graves. Pourquoi ? parce que juger… il s’agit de 40 000 affaires par an. Je vous rappelle que le nombre de jugements en Cour d’assises, c’est 2600. Donc on multiplie par plus de 10, par 15 le nombre de citoyens à tirer au sort, à indemniser. Et surtout, quand vous êtes aux assises, vous avez le temps d’entrer dans une affaire des jours et quelque fois des semaines. Là c’est quelques minutes. Il faut avoir le temps et la disponibilité pour lire les dossiers, faut connaître la jurisprudence, faut connaître le droit et ma certitude c’est que cette affaire est annoncée à grands sons de trompes : elle ne se fera pas.

SR : La presse anglo-saxonne semble adouber Nicolas Sarkozy au rang d’un Bush bottant les fesses, c’est une expression anglo-saxonne, des dictatures. 

François Bayrou : C’est même une expression de chez nous quelques fois. 

SR : Au fond, la fin de Gbagbo et, si elle survenait, celle de Kadhafi, est ce que ça pourrait sauver Sarkozy du désastre ? 

François Bayrou : Je crois que ça n’a pas de lien. Je pense qu’il fallait mettre un terme à la guerre civile en Côte d’Ivoire. Je pense que Gbagbo avait la responsabilité du déclenchement de la guerre civile. Il suffit de se représenter par l’esprit, et ça fera beaucoup de chagrin à beaucoup de gens, ce que serait la Côte d’Ivoire aujourd’hui si il y a cinq mois Gbagbo avait dit : « je croyais l’emporter dans cette élection, j’ai donné ce que j’avais de meilleur, je n’ai pas été élu, je souhaite bonne chance à Ouattara et j’aiderai mon pays du mieux que je le pourrai ». Vous auriez la paix civile et la prospérité. Au lieu de ça vous avez aujourd’hui une fracture incroyable du pays, vous avez, on l’a entendu sur plusieurs antennes, des chefs d’entreprise français installés depuis longtemps qui disent on a perdu la confiance. Bref, c’est un drame épouvantable dont Gbagbo porte la responsabilité. Alors, il a pris, Nicolas Sarkozy, à la demande des Nations Unies, la décision de donner un coup de pouce, peut être plus qu’un coup de pouce, au sein de cette affaire. De ce point de vue-là moi je ne lui ferai pas de critique. J’essaie d’être objectif dans la manière dont je regarde ces choses, je ne ferai pas de critique. Je dis seulement que maintenant il appartient à Alassane Ouattara et à ceux qui l’ont aidé, de reconstruire la paix civile et la compréhension et peut être l’amnistie en Côte d’Ivoire. 

SR : Le programme socialiste vient d’être publié, les candidats ne sont pas encore sortis du bois, en tout cas pas tous. Il y en a un qui n’est pas encore sorti du bois : il est à Washington. En vue de la présidentielle l’année prochaine, est ce que vous aimeriez plutôt discuter avec DSK alors que vous n’avez pas discuté avec Ségolène Royal il y a cinq ans ? 

François Bayrou : Le but quand on se présente à une élection présidentielle ça n’est pas de rallier, c’est au contraire de convaincre et d’être présent au deuxième tour pour l’emporter. J’ai été très près comme vous le savez, en 2007, de réussir. Et ça sera évidemment le but qu’il faudra suivre pour la prochaine élection présidentielle. Je n’ai pas été convaincu du tout par le programme du PS, parce qu’au fonc jamais dans notre histoire le pays n’a été dans une situation, la France n’a été dans une situation aussi inquiétante comme vous le savez et déséquilibrée et dangereuse. On le verra dans les mois qui viennent. Alors présenter un programme qui dit « mais c’est très simple mes enfants ! Il suffit de recruter par l’Etat, 300 000 personnes ici, 10 000 personnes là-bas, de créer des postes, d’améliorer… Et les problèmes se règleront comme par magie ». Ce n’est pas vrai. En tout cas, du plus profond de ce que je crois, j’affirme et j’affirmerai que si on veut entraîner un peuple vers un destin qui le relève et qui en fasse un grand pays et pour les enfants quelque chose qu’ils aimeront, il faut lui dire la vérité. Or la campagne présidentielle, une fois de plus, elle part pour qu’on ne dise pas la vérité et bien moi je ferai tout ce que je peux pour dire la vérité aux Français.

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Un centre indépendant

10 Avril 2011, 23:11pm

Publié par MoDem-Colombes

http://medias.lepost.fr/ill/2011/04/10/h-20-2461454-1302431446.JPG

Réagissant pour la première fois à l'annonce de Jean-Louis Borloo (Parti Radical) qu'il quittait l'UMP et était prêt à représenter le centre à l'élection présidentielle, François Bayrou, a estimé dimanche soir que cette démarche manquait de crédibilité et que cette opération visait à ramener le centre dans la majorité, vers Nicolas Sarkozy.

Jean-Louis Borloo a été ministre sans interruption de Jacques Chirac pendant 5 ans et puis ministre sans interruption, et même numéro 2 du gouvernement, tout au long des 4 années qui viennent de s'écouler. Jamais en 9 ans, il n'a trouvé une réserve à exprimer.  Venir dire aujourd'hui qu'il faut battre Nicolas Sarkozy, cela manque de crédibilité et d'indépendance.

A propos du sondage Ifop JDD qui le donne au coude à coude avec Jean-Louis Borloo parmi les personnalités qui incarnent le mieux les valeurs du centre, François Bayrou a remarqué que lorsque la question est posée aux électeurs du centre, il y a 2 fois fois plus d'intentions de vote pour Bayrou que pour Borloo.

Je mènerai ce combat et je défendrai cette proposition d'un centre pas verrouillé, pas pris en otage à l'intérieur d'une alliance quelle qu'elle soit.  Je ne participerai à aucune combinaison qui viserait à enlever à cette famille politique son indépendance et sa capacité à proposer une alternance.

Sur Nicolas Hulot, il  déclaré "au fond de moi, je pense que nous pourrions travailler ensemble", reconnaissant avoir des contacts avec lui comme avec beaucoup d'autres écologistes.

Il n'y aura pas de reconstruction du pays dirigée par une seule sensibilité.


http://jt.france3.fr/soir3/

 

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En attendant Bayrou ...

8 Avril 2011, 23:00pm

Publié par MoDem-Colombes

http://www.lefigaro.fr/medias/2011/04/06/1d0ac2d2-6074-11e0-b8c7-7d125c115275.jpgEn attendant ses réactions (Soir 3, France 3, ce dimanche 10 avril à partir de 22h10) aux propos de de Borloo qui a jugé jeudi que le "problème de Bayrou était d'avoir laissé se disperser sa famille politique", en ajoutant "on a besoin évidemment de lui et puis, on cheminera ensemble, on verra bien"

 

Relisons la longue interview accordée au journal Le Figaro, publié le jeudi 7 avril. 

 

LE FIGARO - Approuvez-vous l'action de la France en Côte d'Ivoire ? 


François BAYROU. - Si la reddition de Gbagbo intervient à temps, l'action de la France aura été décisive. Cette guerre civile, Gbagbo en est responsable. Alassane Ouattara a été patient. La France et les Nations unies l'ont accompagné dans sa patience. Quand il n'y a plus rien eu à tenter, l'intervention internationale a permis de rétablir l'ordre légitime et la légalité. Reste à faire émerger de cet immense gâchis la réconciliation, la paix et la prospérité. 

Dans quel état politique est la France aujourd'hui ? 

FB: Jamais je n'ai ressenti une telle ambiance de décomposition et de division du pays. Cela place les acteurs politiques devant leurs responsabilités. 

Comment y répondre ? 

FB: Rassembler, donner du sens. Mais d'abord, la vie politique doit être assainie. Il faut effacer les soupçons que font peser toutes ces affaires obscures, comme l'affaire Tapie, les financements opaques, les cumuls de toute nature, la manipulation des sondages... 

Que vous inspirent les derniers développements de l'affaire Tapie ? 

FB: Nous n'étions pas nombreux, au début, à dénoncer envers et contre tous une affaire d'État, une spoliation de l'argent public, par centaines de millions d'euros. Aujourd'hui, chaque jour qui passe apporte des preuves supplémentaires. J'ai la conviction que l'un des enjeux de 2012 sera de faire la lumière sur ces affaires, qu'on respire enfin. 

Comprenez-vous la colère qui s'est exprimée dans le vote FN ? 

FB: Quand j'ai écrit Abus de pouvoir, je savais ce que je traduisais. La politique est devenue fausse monnaie. Les mots servent à cacher les choses. Les buts véritables ne sont jamais avoués. La vraie vie est niée - on l'a vu sur le prix du gaz ou de l'électricité - et les valeurs qui font vivre les gens aussi. Les Français enragent d'entendre leurs gouvernants leur décrire un pays qui n'est pas le leur. 

Ne craignez-vous pas un 21 avril bis ou un 21 avril à l'envers ? 

FB: Non. Ce sont les Français qui choisissent les candidats du second tour. 

Face à la montée des extrêmes, le centre a-t-il encore un espace ? 

FB: Plus que jamais. Car le vote extrémiste est non seulement un danger moral pour le pays mais une impasse politique. Le Front national au second tour, c'est la garantie absolue de la victoire pour l'UMP ou le PS. Nous sommes les seuls à pouvoir proposer un changement véritable, un nouvel ordre politique, sans impasse et sans risque. 

Accepteriez-vous de participer à une confédération des centres avec Jean-Louis Borloo, Jean Arthuis ou Hervé Morin ? 

FB: Pour que le centre trouve sa force, il y a trois conditions : reconnaître que le centre est indépendant de la droite et de la gauche, que son projet est différent, et donc sortir de la dépendance politique et financière à l'égard de l'UMP ; revendiquer une vocation majoritaire et donc s'élargir vers des sensibilités nouvelles, accepter le dialogue avec tous les républicains ; tourner la page des divisions et accepter le principe «un candidat et un seul en 2012». Au bout du compte, cela revient à une question : voulez-vous vraiment le changement ou, au fond, souhaitez-vous que le pouvoir en place l'emporte pour cinq ans de plus ? 

Serez-vous candidat en 2012 ? 

FB: Mon action n'a qu'un but : obtenir un changement profond pour le pays qui ne peut se décider qu'à la présidentielle. Pour cela, j'ai refusé toute complaisance, toute proposition, toute compromission avec le pouvoir. Il fallait ces années de lutte et d'intransigeance pour que, le jour venu, les électeurs sachent qu'ils ne seront pas trahis. 

Quelles seront vos priorités ? 

FB: Nous devons donner au pays un projet qui le rassemble. Non pas un projet de parti, mais un projet de pays. Ce projet doit être soutenable dans le temps, ce qui exige les équilibres financiers et budgétaires. Il doit permettre à la France de retrouver la production sur son sol, et donc les emplois qui vont avec. Il proposera un grand contrat éducatif qui est la seule clé pour l'avenir. Il définira des institutions qui permettront de changer pas seulement de pouvoir, mais le pouvoir. Séparation des pouvoirs, loi électorale juste, représentation de tous les courants, par un système à l'allemande par exemple. 

Est-ce à dire que vous acceptez l'élection de députés du FN ? 

FB: Oui, bien sûr. Il est absolument anormal que des forces qui ont atteint ces dernières années 15 à 20 pour cent des suffrages - nous-mêmes, les écolos ou le FN - n'aient pas de représentation à l'Assemblée. Quant au Front national, il vaut mieux le combattre face à face. 

Le projet du PS vous paraît-il s'inscrire dans ce changement que vous appelez ? 

FB: Il y a dans ce texte des idées que j'approuve et défends, notamment sur l'investissement des entreprises ou les institutions. Mais je suis en profond désaccord sur deux points : tous les problèmes du pays sont renvoyés à la dépense publique - allocation pour tous les jeunes, emplois d'avenir, recrutements publics, recours à l'impôt pour de nouvelles dépenses. J'ai l'impression de retrouver le jugement de Frédéric Bastiat : «La grande fiction qui fait que tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde.» Et ensuite, ce qui manque, c'est la vision d'un pays actif, volontaire, qui préfère que les gens s'en tirent par eux-mêmes, qui choisit de mobiliser ses forces propres : la création, l'innovation, la recherche. L'avenir du pays ne peut pas être l'assistance généralisée. 

Martine Aubry semble favorable à une sortie du nucléaire. Et vous ? 

FB: Ce qui se passe au Japon remet en cause l'idée avec laquelle nous vivions d'un nucléaire sûr. Cela oblige à des épreuves de sécurité immédiate pour les centrales existantes, et à des choix sérieux, de long terme, d'économies d'énergie, de soutien aux énergies de substitution non émettrices de CO2 et d'investissements lourds sur la recherche. 

Silvio Berlusconi a décidé d'accorder des laissez-passer aux clandestins de Lampedusa… 

FB: C'est notre faute. Nous avons été irresponsables de laisser l'Italie toute seule face à un problème de cet ordre, alors qu'il fallait une réponse européenne. Avec cette politique du chacun pour soi, nous voulions laisser l'Italie seule face aux difficultés, maintenant l'Italie nous envoie ces pauvres gens. C'est nul !

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Ce que Bayrou a été le premier à dénoncer

2 Avril 2011, 19:25pm

Publié par MoDem-Colombes

http://www.mouvementdemocrate.fr/actualites/images/portrait-bayrou/FB-ur2010-240910_small.jpgFrançois Bayrou a estimé aujourd'hui que la Cour des Comptes avait "l'obligation de saisir le procureur de la République de Paris" afin qu'il mène les "investigations nécessaires pour faire toute la lumière" sur le dossier Tapie/Crédit Lyonnais, "une des plus graves affaires d'Etat".

"Chaque jour de nouvelles révélations faites par les plus hautes autorités de contrôle de notre pays prouvent s'il en était besoin que cette affaire est l'une des plus graves affaires d'Etat qui se soient produites dans notre pays", a fait valoir le président du MoDem dans un communiqué à l'AFP.

Il réagissait au rapport de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, présidée par Jérôme Cahuzac (PS), qui reprenait "une autre révélation de la Cour des Comptes indiquant que le président du CDR (Consortium de réalisation, gérant le passif de la banque) avait modifié de sa propre autorité une délibération du conseil d'administration pour permettre à M. Tapie de toucher 45 millions d'euros!".

"C'est l'équivalent de plus de mille fois ce que des parents désespérés reçoivent pour la mort d'un enfant", s'est exclamé M. Bayrou.

Dans l'avant-propos de ce rapport publié jeudi, M. Cahuzac indique que M. Tapie aurait bénéficié d'un ajout de la mention "préjudice moral" dans le compromis d'arbitrage qui lui aurait permis de toucher à ce titre une somme record de 45 millions d'euros.

Alors que des députés PS ont demandé samedi la saisine de la Cour de justice de la République (CJR) contre la ministre de l'Economie Christine Lagarde qu'ils accusent "d'abus d'autorité", M. Bayrou a affirmé que la Cour des comptes avait "l'obligation" de saisir le procureur de Paris, Jean-Claude Marin.

Rappelant que dans cette affaire, des fonctionnaires avaient été renvoyés devant la cour de discipline budgétaire, il a expliqué que le procureur de Paris pourrait ainsi "conduire toutes les investigations nécessaires pour qu'enfin toute la lumière soit faite et saisir les juridictions compétentes".

"Si les révélations de la Cour des comptes étaient avérées, a poursuivi M. Bayrou, il y aurait suspicion de faux et usage de faux et peut-être même tentative d'escroquerie au jugement".

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