Financement politique : le débat reporté sine die
Lu dans les Echos de ce jour.
Hervé Morin et François Sauvadet avaient hier la mine des mauvais jours. Le matin, lors du petit déjeuner de la majorité, Nicolas Sarkozy a exclu de redéposer à l'ordre du jour de l'Assemblée
la proposition de loi du Nouveau Centre sur le financement des partis. L'examen de ce texte, qui vise à permettre à une formation politique disposant de 15 députés d'accéder à la manne publique
même si elle ne remplit pas les critères en vigueur, avait tourné au fiasco la semaine dernière (http://modem-colombes.over-blog.com/article-13294109.html) , en raison de la vive opposition de François Bayrou et des élus
socialistes, plus nombreux que la majorité dans l'hémicycle. Restant dans le flou, le chef de l'Etat a expliqué à son auditoire que la question serait examinée « plus tard », « dans le cadre
d'un grand débat sur le financement des partis, des syndicats et des ONG ». Les responsables du Nouveau Centre ont, eux, émis le souhait que la discussion soit menée dans la cadre du débat sur
la réforme des institutions. « Rendez-vous au printemps ! », a martelé Hervé Morin, le président du parti. Ce nouveau revers complique en tout cas très largement la tâche du Nouveau Centre,
privé de financement public par la législation en vigueur : seuls 43 de ses candidats avaient en effet atteint 1 % des voix, au lieu des 50 candidats requis pour avoir accès à la manne
publique. Les dirigeants du Nouveau Centre cherchent désormais un subterfuge pour bénéficier malgré tout de la deuxième partie du financement public, calculée en fonction du nombre de
parlementaires. Une des pistes envisagée est que les élus du parti se rattachent à une autre formation politique ayant droit à la première enveloppe. « Les conditions de financement du Nouveau
Centre pour 2008 seront assurées de façon à ce qu'on ne dise pas qu'on est simplement l'annexe d'une autre formation politique », a assuré Hervé Morin.