Le cri d'alarme des villes pauvres
Ils sont sept ! Sept à avoir signé conjointement hier un communiqué en forme de cri d’alarme. Ce sont sept des huit maires* des villes des Hauts-de-Seine menacées par la réforme de la DSU, la dotation de solidarité urbaine. « Dans le cadre du budget 2009, le gouvernement s’apprête à réexaminer les critères d’attribution en supprimant le critère part des logements sociaux et en réduisant le poids des critères de zonage.
Si cette réforme est mise en place, 238 communes vont, sans aucune concertation, être exclues du bénéfice de cette dotation… C’est profondément injuste ! » dénoncent Jacques
Bourgouin, Marie-Hélène Amiable, Catherine Margaté et Patrick Jarry, respectivement maires PC de Gennevilliers, Bagneux, Malakoff et Nanterre, ainsi que Gilles Catoire, Pascal Buchet et Philippe
Sarre, maires PS de Clichy, Fontenay et Colombes. « Cette réforme va encore un peu plus creuser les inégalités sociales et territoriales. »
Pourtant, précise le préfet des Hauts-de-Seine, Pierre de Bousquet : « Il n’est pas question de priver les villes de banlieue d’une aide financière mais bien de renforcer les moyens pour les
communes les plus en difficulté. » Et d’ajouter : « Retenir le critère du nombre de personnes bénéficiant d’aides au logement dans une commune est bien plus pertinent que de se fonder sur celui
du seul nombre de logements sociaux. »
Des arguments qui sont loin de convaincre les intéressés. Des villes comme Bagneux y perdraient 200 000 €. Une somme dans le budget d’une ville de 38 000 habitants qui ne bénéficie pas d’une
grosse taxe professionnelle. « Cette réforme exclut de la solidarité les communes qui ont construit et qui continuent à réaliser des logements sociaux et à développer des politiques solidaires »,
concluent les signataires, qui disent refuser d’être mis sur le même pied d’égalité que « des villes comme Neuilly qui ont fait le choix de refuser de construire du logement social ».
* Le maire UMP de Châtenay-Malabry, huitième ville concernée, n’a pas signé. Son opposante PS, Michèle Canet, s’est jointe en revanche à ses collègues maires de gauche.
Le Parisien 24/09/08
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