Un an de présidence

« La désillusion est à la mesure des illusions. Nicolas Sarkozy a fait la campagne présidentielle avec une vieille recette que Charles Pasqua avait formulée de la manière la plus explicite qui soit : « Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent ». Qu'importaient les promesses, on verrait bien après une fois qu'on y serait. C'est comme ça que depuis 20 ans on creuse le trou qui fait le drame du pays. Cela va appeler une heure de vérité un jour, on est obligé de faire face à des échéances auxquelles on ne pourra pas faire face ».
"La situation est inquiétante sur tous les fronts (...) La France et son Etat dépensent tous les jours 20% de ce qui rentre dans les caisses".
Le "paquet fiscal" adopté dès l'été par la droite "a poussé la France dans une direction catastrophique".
« Nicolas Sarkozy a fait croire pendant la campagne électorale que régler le problème de la dette et des déficits serait facile et donc pris les Français "pour des gogos". "On est dans un pays à qui on a fait croire il y a exactement un an (...) que c'était facile, qu'il suffirait de dépenser de l'argent et que cet argent injecté dans l'économie, tout allait repartir et que du coup les déficits disparaîtraient". "Tout est possible, disait-on. Aujourd'hui, on a la preuve que c'était une stratégie qui racontait des histoires, que c'était malheureusement prendre les citoyens pour des gogos".
Dette et déficits publics :
Un an après l'accession de Nicolas Sarkozy à la présidence, la dette demeure "au-dessus de la tête du pays comme une épée de Damoclès"
M. Sarkozy "a fait la campagne présidentielle avec une vieille recette (...) qu'importaient les promesses, on verrait bien après une fois qu'on y serait"
"Pour essayer de rétablir un équilibre désespérément compromis, on va prendre sur le travail de chacun pour essayer de boucher le trou perpétuellement aggravé. Cette situation-là, on l'a niée pendant la campagne présidentielle et elle se trouve (...) comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête du pays".
« Il suffirait que les agences de notation financière internationale dégradent un peu la note de la France pour qu'on se retrouve dans une situation explosive".
"La situation de la dette n'est pas autre chose que le résultat de la surenchère entre l'UMP et le PS. Le PS, emploie le terme de rigueur comme si c'était un mot effrayant et injurieux, et que ce qu'il faudrait c'est se remettre à dépenser de l'argent et le
donner à tout le monde".
Sans papiers en grève :
François Bayrou s'est déclaré favorable à "une procédure de régularisation au cas par cas". "Il ne faut pas que ce soit une perpétuelle persécution",
Système de quotas de seniors en entreprise :
"Plus on met de contraintes sur les entreprises, moins ça marche". Partageant l'idée que "c'est un des points faibles" de la France, François Bayrou s'est dit davantage favorable à "des mesures incitatives" qui viendraient en aide aux entreprises qui emploient des seniors, "en diminuant les charges des salariés plus âgés"
Chine :
Les excuses formulées par Nicolas Sarkozy aux autorités chinoises après les manifestations pro-tibétaines en France ne sont pas la bonne méthode avec Pékin. "Je pense que la Chine n'aime pas perdre la face et ne respecte pas ceux qui acceptent de la perdre". "Je ne pense pas qu'il faille choisir en face de la Chine la voie des regrets et des excuses en fonction de ce que les Français ont dit à propos du Tibet au moment du passage de la flamme olympique"
Stratégie du MoDem depuis un an :
Jean-Jacques Bourdin : Où sont passés les 6,8 millions de français qui ont voté pour vous ?
François Bayrou : Ils sont toujours là, ils me croisent dans la rue et ils me demandent de ne rien lâcher. Je le leur ai promis et je tiendrais ma promesse.
JJB : Quelles erreurs avez-vous commises depuis un an ?
FB : Je n'ai pas commis d'erreur, j'ai fait des choix. Si j'avais voulu le confort du pouvoir ou de l'opposition, j'aurai accepté de faire allégeance à l'un ou à l'autre des deux partis principaux. Il se trouve que tout me montre, tout me conduit à penser que dans la situation du pays aujourd'hui, il ne faut pas se rendre à ces deux choix qui dominent, il faut au contraire en proposer un troisième.
JJB : Mais votre parole n'a aujourd'hui pas beaucoup de poids ?
FB : Vous m'invitez, c'est qu'elle a un peu de poids.
JJB : Je vous invite parce que je défends le pluralisme...
FB : C'est très bien, et c'est normal et naturel. En réalité vous ne m'invitez pas pour de bons sentiments mais parce que vos auditeurs ont envie de m'entendre. Ceci montre qu'il y a dans le pays une attente très importante. Comment faire pour échapper à cette tenaille qui fait que si l'on ne choisit pas l'un on est obligé de choisir l'autre si les deux se trompent.