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Le Blog du MoDem de Colombes

Le destin de l'Europe dépend de 1% des Européens

11 Juin 2008, 13:24pm

Publié par MoDem-Colombes

Les trois millions d'électeurs irlandais on droit à une journée de réflexion aujourd'hui mercredi, jour de trêve médiatique dans la campagne, à la veille du référendum sur le traité de Lisbonne dont l'issue très incertaine suscite l'inquiétude chez près de 500 millions d'autres Européens.

Le traité de Lisbonne, crucial pour l'Europe, devrait être ratifié mercredi par les Parlements finlandais et grec.

En Irlande, en vertu d'un "moratoire" volontaire, les télévisions et les radios s'interdisent de parler du référendum jusqu'à la fermeture des bureaux de vote jeudi soir. Les journaux, eux en revanche, ne se privent pas de lancer un dernier assaut.

"Dites +Non+ à un mauvais gouvernement à la française", écrit l'Irish Independent en employant le mot français "non". "N'abandonnez pas votre avenir à un gouvernement surdimensionné qui n'est ni transparent ni responsable", ajoute le journal.

"Le oui est impératif", répond l'Irish Times, ajoutant: "Un rejet de Lisbonne affaiblirait l'Irlande au moment où son économie est vulnérable".

Evoquant le miracle économique celtique qui a vu une Irlande pauvre se développer à vitesse grand V depuis l'adhésion à la CEE en 1973, le quotidien souligne que l'île a été "une des plus grandes réussites de l'Europe" et qu'elle a reçu de Bruxelles "deux fois plus qu'elle n'a donné, soit un gain net de 40 milliards d'euros".

Dans la même veine, le ministre irlandais des Affaires étrangères, Micheal Martin, a averti dans un entretien à l'AFP qu'un non "affaiblirait l'Irlande au sein de l'Europe, sapant 35 ans d'efforts".

Conscients que la lutte se fera au finish, le Premier ministre Brian Cowen battait encore la campagne, mercredi, dans son "Yes Bus". Dans sa dernière conférence de presse, mardi, il a accusé le camp du "non" de "malhonnêteté".

Certains "nonistes" prédisent une hausse de l'imposition, la fin de la neutralité militaire irlandaise, voire l'imposition de la légalisation de l'avortement, encore interdit en Irlande. Des craintes démenties par les partisans du "oui".

Mardi, lors de sa conférence de presse finale, le président du parti nationaliste Sinn Féin, Gerry Adams, a appelé à "voter non pour donner au gouvernement irlandais un mandat fort en vue de négocier un meilleur accord".

"Le gouvernement a été incapable de donner une seule raison pour laquelle il serait dans l'intérêt de l'Irlande de perdre un commissaire (européen)", a ajouté le chef de file de la seule formation parlementaire "noniste", avec quatre députés sur 166.

"Un meilleur traité est possible", a également estimé mardi l'homme d'affaires Declan Ganley, fer de lance du "non", rejetant les affirmations du camp du "oui" selon lesquelles il n'y a "pas de plan B" en cas de rejet du traité.

La campagne s'achève tandis que les derniers chiffres de l'emploi, publiés mardi, ont montré que le nombre de chômeurs avait dépassé les 200.000 (5,4%), pour la première fois en neuf ans. Cela pourrait "enflammer les craintes liées à l'immigration" issues des nouveaux pays européens, estime l'Irish Examiner.

L'Irlande est le seul des 27 à se prononcer par référendum. Les autres pays ont opté pour une ratification parlementaire, ce que 15 capitales ont déjà fait. La Finlande et la Grèce devaient ainsi adopter le traité dans la journée, normalement sans difficulté.

Face à ce processus sans anicroche, la perspective d'un rejet du traité par 4,2 millions d'Irlandais, soit moins de 1% des 495 millions d'Européens, fait trembler les responsables bruxellois.

Les derniers sondages, publiés en fin de semaine dernière, ont donné le "oui" et le "non" au coude à coude, voire le "non" en avance. "Nous nous dirigeons vers une arrivée avec photo, après une course serrée", avertit l'Irish Examiner.

(c)AFP

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