Bayrou prend du recul
François Bayrou va se mettre pour quelques mois en retrait des débats politiques pour travailler sur les sujets essentiels pour le pays, estimant que "le réel, plus éloquent que toute déclaration", donnera finalement raison à sa vision de l'avenir de la France.
Le président du MoDem s'est exprimé à l'issue d'un conseil national durant lequel quelque 150 délégués ont tenté de tirer un bilan des échecs du parti à la présidentielle et aux législatives et tenter de tracer des perspectives d'avenir.
François Bayrou a tout d'abord indiqué n'avoir "jamais eu l'intention d'abandonner ses responsabilités" à la tête du parti, comme certaines rumeurs le laissaient entendre.
"J'assumerai les responsabilités de président de cette famille politique. Elle m'a été confiée par ce mouvement que j'ai fondé et tous ceux qui se sont exprimés ce matin ont tous manifesté leur attente que le président fasse son travail", a-t-il assuré.
"Simplement, j'ai indiqué que j'avais l'intention, dans les mois qui viennent de prendre du recul", a déclaré le leader centriste.
"Cela fait au moins dix ans que je suis en première ligne de tous les combats quotidiens, de toutes les bagarres politiques et j'estime nécessaire de trouver une autre manière de m'exprimer qui touche davantage à l'essentiel qu'aux évènements fugaces de la vie de tous les jours", a-t-il expliqué en ajoutant: "C'est bien aussi de visiter le pays du silence".
"Dans les semaines et mois qui viennent, si j'interviens, ce sera sur ces grands sujets essentiels de la vie du pays. J'ai notamment l'intention de travailler sur l'horizon européen de la France", a-t-il précisé.
"L'expression de tous les jours sera assurée par les six vice-présidents du MoDem autour de Marielle de Sarnez et par notre porte-parole Yann Werhling", a indiqué M. Bayrou.
"Jusqu'au mois de juin, j'ai fait beaucoup de déclarations pour dire: voilà ce qui va se passer en France, les décisions qui seront prises seront différentes de ce que l'on vous promet", a rappelé le candidat malheureux à la présidentielle, arrivé cinquième avec 9,13% des voix.
"Désormais, c'est le réel qui va servir de juge de paix" et "il est plus éloquent que toutes ces déclarations. Les Français vont ouvrir les yeux sur la réalité des choses. Et, le fait d'avoir été fidèle au pacte de vérité que l'on a avec eux va jouer un très grand rôle", a expliqué celui qui avait fait du "discours vérité" son axe de sa campagne.
Mais avant d'entrer dans sa cure de silence, François Bayrou a adressé un dernier message à François Hollande.
"Ce n'est pas en multipliant les impôts qu'on peut imaginer redresser un pays. On ne peut le faire qu'en se tournant vers l'activité, la création et la production. Et il n'y aura pas d'avenir dans ces domaines s'il y a surcharge d'impôts", a-t-il conclu.
(c) AFP