Qui plombe ses enfants mérite d'en être puni
"Qui plombe ses enfants mérite d'en être puni", a déclaré dimanche François Bayrou sur le plateau du Grand Jury RTL - LCI - Le Figaro, prônant l'inscription dans la Constitution française
d'une "règle simple de limitation des déficits publics, pas alambiquée".
Il a fait une distinction entre les déficits "acceptables" et "inacceptables". "Ce qui est acceptable pour l'emprunt, c'est quand vous équipez le pays pour les générations futures", en
construisant par exemple des hôpitaux ou des lycées, a-t-il estimé.
S'exprimant sur les déficits actuels dans le compte de l'Etat, François Bayrou a appelé les Français et dirigeants de notre pays a une réflexion commune sur le sens de la solidarité
intergénérationnelle: "Ce qui est acceptable pour l'emprunt c'est quand vous équipez le pays pour les générations futures, [...] ce qui est inacceptable, ce sont les déficits de fonctionnement
[...].
Cette question elle mérite un débat avec les Français, et ce serait un débat très profond de savoir ce qu'une génération doit à la génération suivante.
Nous tous ici, jeunes, les autres un peu moins, mais on est tous grosso modo d'une génération qui a une caractéristique, qui fait que nous devrions rougir de nous comporter comme nous nous
comportons, c'est que quand nous avons eu vingt ans, il n'y avait pas de dette qui pesait sur nos épaules. Tout ce que nous avons reçu, études, santé... il n'y avait pas de dette
et nous sommes entrés dans la vie conquérants parce que nous n'avions pas le sac à dos plombé par les lingots de plomb que nous laissons à ceux qui sont nos enfants. Et c'est pourquoi je dis: ce
n'est pas seulement un problème technique, ou politique, ou je ne sais quoi, c'est un problème de morale élémentaire", a-t-il affirmé.
François Bayrou, qui avait porté sur le devant de la scène politique l'enjeu de la dette pendant la campagne présidentielle de 2007, a jugé dimanche "apocalyptique" la situation financière de la France. La France connaît "une situation de finances publiques, de déficits et de dettes - les trois déficits : retraites, Sécu, budget - qui est apocalyptique", a-t-il déclaré. Entre l'époque de la campagne présidentielle et aujourd'hui, "on a augmenté de 400 pour cent le déficit de la France, donc c'est apocalyptique. C'est une question qui se pose à tous les responsables publics, majorité et opposition", a-t-il ajouté.
Ce qui est "inacceptable et honteux et immoral et qui mériterait qu'on envoie au cachot, au pain sec et à l'eau pendant quelques semaines, ceux qui s'en sont rendus coupables, c'est le déficit pour financer le train de vie de l'Etat de tous les jours, ou nos feuilles de Sécu ou nos retraites". Selon lui, ce type de déficit est "est purement et simplement inacceptable". Il "propose qu'on écrive dans la Constitution: les déficits de fonctionnement sont interdits, sauf en période de récession".
Jugeant "apocalyptique" le niveau de la dette, François Bayrou a suggéré de jouer sur trois éléments -recettes, économies et réorganisation de l'Etat- afin de "donner à la France ce qu'elle n'a plus depuis longtemps, une capacité d'action publique moins chère et meilleure".