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Le Blog du MoDem de Colombes

Débat d'Orientation Budgétaire

29 Janvier 2008, 11:53am

Publié par MoDem-Colombes

Intervention de Bruno GOUALLOU, Président du Groupe « Mieux Vivre à Colombes » - Adjoint au Maire à l’Enfance et à la Jeunesse
 
Conseil Municipal du 24/01/2008
 
Mon collègue a présenté avec une telle clarté les données chiffrées de l’amélioration de la situation financière de la ville, qu’il faudrait être d’une singulière mauvaise foi pour ne pas reconnaître que la future majorité qui sortira des urnes dans moins de 2 mois, sera dans une toute autre situation que celle qui était la notre en 2001.
 
Et même si tous les colombiens ont joué, à leur corps défendant, par leur forte contribution, un rôle décisif dans ce retour à une meilleure gestion municipale, il faut se féliciter que  cet effort commun ait permis, année après année le redressement de la ville et sa modernisation : pas à pas, Colombes remonte ainsi en 1ère division des villes des Hauts de Seine.
 
Je voudrais quant à moi articuler mon intervention autour de 2 sujets : 
-    notre responsabilité d’élus locaux dans la crise du pouvoir d’achat des ménages aujourd’hui.
-    la nécessité de limiter les dépenses de fonctionnement pour favoriser l’investissement en faveur des grands équipements.
 
L’année 2008 va être absolument catastrophique sur le plan de la croissance et du pouvoir d’achat des ménages.
 
La crise financière, le renchérissement du coût de toutes les matières premières et principalement des combustibles fossiles, vont rendre le crédit plus cher et plus rare et induire un alourdissement supplémentaire des dépenses contraintes des ménages : le gaz, le fuel, l’essence sont de plus en plus chers, mais aussi tous les produits qu’il faut fabriquer et transporter, comme les denrées alimentaires.
En même temps les loyers ont augmenté et compte tenu de l’évolution des prix de l’immobilier, l’endettement des acquéreurs de logements n’a jamais été aussi élevé.
Les dépenses contraintes atteignent des niveaux jamais vus depuis 40 ans !
Mais à ces caractéristiques partagées par la plupart des pays occidentaux, la France ajoute des critères qui lui sont propres et qui vont encore exacerber la crise et rendre plus difficile la vie quotidienne des ménages. 
-    Le niveau insupportable de la dépense publique se traduit par des charges fiscales, des taxes de toutes sortes qui sont une spécialité nationale et qui amputent  les revenus,  et qui limite à un très faible niveau la capacité d’investissement des collectivités, en particulier celui de l’Etat. (5%) 
-    Le niveau élevé du coût du travail limite la possibilité pour les entreprises de distribuer davantage de pouvoir d’achat.
 
Dans un tel contexte, en tant qu’élus nous avons une véritable responsabilité car la fiscalité locale joue un rôle important, compte tenu de poids auquel elle est arrivée, dans le revenu des ménages.
 
Pour certaines familles qui ne sont pas assujettise à l’impôt sur le revenu, c’est même la seule contribution directe qu’elles paient.
 
Son niveau n’est donc pas neutre dans le pouvoir d’achat local et il est de notre devoir de tout mettre en œuvre pour maîtriser, voire réduire dans la continuité et pas seulement aux moments des échéances électorales, le poids de la fiscalité.
 
Nous n’y arriverons que si nous sommes capables d’engager une vraie réflexion sur les limites, sur le périmètre de l’action municipale.
Quelles responsabilités devons nous exercer ? Pour quels objectifs ? Avec quels moyens ?
 
Concentrer nos ressources sur des objectifs prioritaires, maîtriser les moyens, en particulier humains, que nous y affectons,  est probablement la seule façon de réguler la pression fiscale sur le long terme.
 
Car la tentation est grande, face à l’incapacité de l’Etat, d’empiler sans cesse les services, les activités, les projets …
Nous devons mesurer la valeur de chaque action, prioriser, limiter nos tentations de vouloir tout faire, tout le temps, partout.
 
Face à cette nécessaire maîtrise de la fiscalité, nous devons pourtant – et ce sera le 2ème point de mon intervention – maintenir un niveau élevé d’investissement et pour au moins cinq raisons principales : 
-    de nombreux équipements publics, bâtiments administratifs, écoles, malgré la liste impressionnante des réalisations de ces 7 dernières années, sont encore en piteux états : il faut envisager selon nous  la construction d’un grand  bâtiment tertiaire, susceptible de regrouper (à l’exception des services techniques), la quasi-totalité des services de la ville aujourd’hui dispersés dans des bâtiments de médiocres qualité et il faut aussi rénover ou reconstruire les écoles Victor Hugo Maternelle, Jean Jacques Rousseau Maternelle, Denis Papin Maternelle, Hoche Elémentaire. 
-    l’ensemble des bâtiments de la ville doivent être mis au norme des objectifs de consommation d’énergie an/m² du Grenelle de l’environnement ce qui permettra à moyen – long terme de substantielles économies et même un retour sur investissement. 
-    la population de la ville augmente fortement ; ce signe évident de vitalité suppose en contrepartie une augmentation des services et un redimensionnement des équipements, voire des équipements neufs qu’il faut anticiper ! 
-    les 3 projets de rénovation urbaine coûteront plus cher que cela n’est prévu : cela n’a rien d’anormal puisqu’il en est ainsi de tout projet de grande ampleur. 
-    des équipements comme des médiathèques de quartier font actuellement cruellement défaut. 

A bien des égards, Colombes est un désert culturel et certains quartiers sont totalement dépourvus.  
Alors, mes chers collègues, entre l’indispensable et durable maîtrise de nos dépenses d’une part et la nécessité de poursuivre l’effort entrepris de modernisation de la ville, comment pouvons nous faire ? 
Et bien d’abord, je crois qu’il n’y a pas de recette miracle. 
Mais simplement un constant et patient effort de lucidité sur l’opportunité des dépenses engagées, en particulier celles de personnel, qui ont beaucoup trop augmenté ces dernières années. 
Ensuite, je le crois profondément, nous ne pourrons envisager l’avenir, si majorité et opposition perpétuent les mêmes rituels d’agressivité réciproque, d’irrespect et d’autisme. 
Les enjeux locaux comme nationaux pour être abordés avec le maximum de succès supposent la volonté de dialogue, ouverture…d’esprit et capacité à travailler au bien commun.

En ce début d’année, je forme le vœu au nom de mon groupe que la future majorité prenne l’initiative de promouvoir un débat public local apaisé, constructif et citoyen.
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