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Le Blog du MoDem de Colombes

Les nouveaux amis de l'UMP

14 Août 2009, 22:59pm

Publié par MoDem-Colombes



Le rapprochement vers l'UMP amorcé par Philippe de Villiers et les chasseurs CPNT est censé élargir l'influence de la majorité avant les régionales mais il crispe certaines de ses composantes, notamment pro-européennes, qui mettent en garde contre un trop «grand écart» des idées.

Le président du Mouvement Pour la France a annoncé mardi qu'il rejoindrait à la rentrée le «comité de la majorité» présidentielle, structure multipartite chargée de coordonner l'UMP et ses partenaires en vue des prochaines échéances électorales, notamment les régionales de 2010.

Le MPF en sera «la composante souverainiste» et «il sera plus efficace» de faire valoir sa position «à l'intérieur de la majorité plutôt qu'à l'extérieur», expliquait alors M. de Villiers.

«Seul, on ne peut plus rien faire. Soit on est condamné à la marginalité, soit on s'agglutine à un gros parti», a pour sa part justifié le président de Chasse, pêche, nature, traditions, Frédéric Nihous lassé de prendre «claque sur claque aux élections», pour expliquer les discussions avec Xavier Bertrand.

Mais cet élargissement à droite qui vise à alimenter le réservoir de votes pour les régionales de 2010, par exemple pour reconquérir les Pays de la Loire où ces deux formations ont un poids certain, n'est pas forcément du goût des autres petits partis libéraux et europhiles déjà associés ou alliés à l'UMP.

«Tensions inéluctables»

Le président de la Gauche Moderne Jean-Marie Bockel n'a pas mâché ses mots pour mettre en garde contre un risque de «tangage» de la majorité après ce rapprochement qui n'est pas «anodin, ni facile».

«Ce sont quand même des personnes qui ont défendu des positions, je pense surtout à Philippe de Villiers, très éloignées de celles que j'ai moi-même prônées ou défendues», notamment les questions de société, ou l'Europe, a-t-il tranché.

Le Parti Radical a aussi fait entendre sa voix. «Des tensions apparaîtront inéluctablement», a averti la présidente des Jeunes Radicaux Annabelle Ferry, évoquant un «grand écart évident entre les valeurs d'une droite souverainiste et celles d'une droite européenne».

Pour le président d'honneur du Parti radical, André Rossinot, «il y a une légitimité à évoquer d'éventuelles alliances électorales avec de Villiers comme avec CPNT» mais cela «nécessite d'engager une réflexion».

Le Nouveau centre, partenaire principal de l'UMP, accueille ces nouveaux arrivants en émettant des réserves. Ainsi sur la question européenne, M. de Villiers devra «mettre de l'eau dans son vin», juge le député Nouveau Centre Jean-Christophe Lagarde en soutenant sans conditions la politique européenne de Nicolas Sarkozy.

Le NC entend aussi rester vigilant sur d'éventuelles dérives extrémistes de Philippe de Villiers. «Chaque fois qu'il aura des discours proches de Jean-Marie Le Pen, nous serons nombreux dans la majorité à lui rappeler ce que sont les valeurs de la République», avertit M. Lagarde.

Du côté de l'opposition, les réactions sont mitigées. Si François Bayrou a préféré «ne pas commenter», un haut responsable du MoDem a confié que «l'arbre tombe toujours du côté où il penche».

Quant au PS, il se focalise essentiellement sur la stratégie de rassemblement de la majorité. Michel Sapin juge ainsi que la droite «copie avec intelligence» ce que les socialistes avaient fait aux élections régionales de 2004 à l'origine de leur «très grande victoire».

Le Front national lui n'y voit rien d'autre qu'une «auberge espagnole où chacun peut venir avec son manger»

(c) La Charente Libre

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