François Bayrou au Grand Rendez-Vous
"Tous ceux qui pensent que l’alternance est un devoir ont quelque chose à faire ensemble."
A cinq mois des élections régionales, François Bayrou a renouvelé son "offre publique de dialogue" dimanche, lors du Grand rendez-vous Europe 1 – Le Parisien – Aujourd’hui en France.
"Il y a des gens bien sous toutes les étiquettes."
"Il est tout à fait possible d’imaginer des regroupements au deuxième tour dans un certain nombre de régions". Faisant référence à l’Allemagne, où les Verts se sont alliés à la droite lors d’un
scrutin régional, François Bayrou a jugé qu’on devait "pouvoir faire des majorités régionales dans les régions, locales dans les collectivités locales : elles n’ont pas toutes besoin d’être les
mêmes."
"J'ai fait à partir de la rentrée une offre publique de dialogue sans exclusive à qui que ce soit, et cette offre publique est non seulement d'actualité mais selon moi une
urgence."
"Il y une panne presque générale de tout ce qui fait la France : l’agriculture, l’industrie, l’école, le monde de la santé, ou banlieues.
"Il y a urgence à bâtir l'alternance pour qu'en 2012 les choses changent, autrement ce régime durera 10 ans et s'il dure 10 ans (2007-2017), je vous le dis avec certitude et
gravité, si ce régime dure dix ans, il y aura des conséquences irréversibles sur la société française."
"La France a droit à avoir des dirigeants qui respectent les principes républicains du pays"
Il y aura des conséquences sur la manière dont le pouvoir est exercé en France, la prise de contrôle de très grands centres de décisions par des petits groupes... un petit groupe, qui comme vous
le voyez avance ses pions dans toutes les situations de responsabilités que ce soit (au niveau) bancaire, financier, médiatique, politique, collectivités locales etc..."
"L'attitude que j'ai c'est celle de rendre possible en France la création d'une majorité d'alternance" avec "des forces républicaines (qui) peuvent
être de gauche, socialistes en particulier, (qui) peuvent être démocrates et du centre, j'espère qu'il y aura un jour une partie de la droite républicaine qui dira "ce qui se passe n'est plus
acceptable"
Au sujet de la reconduite forcée de trois Afghans vers Kaboul, ce n'est pas la tradition de la France d’expulser
vers un pays une guerre des pauvres gens qui cherchent à le fuir. Il y a quelque chose d’extrêmement brutal à ne pas tenir compte de la situation d’un pays ou nous faisons la guerre. La politique
à l’égard des sans-papiers n'est vraiment pas adaptée et pas juste. Je suis pour une politique raisonnée de régularisation des gens qui ont trouvé leur place dans la société française, qui
travaillent, qui paient des impôts.
L’affaire de l’Epad a fait beaucoup de dégâts à l’image de la France. Il y a des choses que le peuple français
n’accepte pas. Pour la première fois depuis ces deux dernières années, quand la France dit non, le pouvoir recule. Ceci est un tournant.
La nomination à EDF d'Henri Proglio, président d'une entreprise privée (Veolia) qui conservera ses responsabilités à la tête d'une entreprise privée est une chose que dans les
principes on ne doit pas accepter. C'est à inscrire dans les anomalies, dans les choses qu'on ne devrait pas accepter. Ce n'est pas possible qu'il y ait à la tête de la plus grande
entreprise publique française quelqu'un qui ait en même temps la préoccupation d'une entreprise privée, et si on ne se rend pas compte que ceci contredit aux principes qui sont les nôtres il me
semble à ce moment là qu'on fait preuve de courte vue.