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Le Blog du MoDem de Colombes

Appel à voter Hollande

30 Avril 2012, 23:00pm

Publié par MoDem-Colombes

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Sans attendre la prise de position de François Bayrou, Olivier Henno, patron du MoDem dans le Nord, espère faire école en ralliant au sein de son parti ceux qui disent clairement qu'ils voteront François Hollande au second tour de la présidentielle. Quelle stratégie, quels enjeux pour le conseiller général, vice-président à la communauté urbaine et maire de Saint-André ?  Il a répondu au journal La Voix du Nord.

 

- Où en êtes vous depuis dimanche soir ?

« Avec un noyau d'élus du MoDem qui étaient déterminés à prendre position pour François Hollande, on vient de tenir un point presse à Paris. Compte tenu de la gravité de la situation, on a un devoir de prendre position. Ce n'est pas en soi une surprise, le processus a été entamé maintenant depuis plusieurs années : cela fait 5 ans qu'on est en situation d'opposition à Nicolas Sarkozy. Nos parlementaires n'ont voté aucun budget. »

 

- Êtes-vous nombreux ?

« Une cinquantaine d'élus pour l'instant en France. À mon côté par exemple, cet après midi, il y avait Pierre Yana de Dunkerque. Les déclarations de Nicolas Sarkozy, hier (dimanche) ont encore accentué le clivage. Nous ne pouvons le suivre quand il avance les thèmes de l'immigration, alors que la question, c'est l'intégration des descendants d'immigrés d'hier. Quand il dit qu'il faut mieux fermer les frontières, c'est une remise en cause de la liberté de circulation des personnes. Il me semble que notre devoir moral est d'être partie prenante de la nouvelle majorité présidentielle. Et c'est François Hollande qui doit donner naissance à cette nouvelle majorité. »

 

- Que voulez-vous dire par « partie prenante » ?

 « Qu'on doit être une des composantes de cette majorité présidentielle, participer au désir du changement. »

 

- Comme avoir un poste au gouvernement ?

« Non. On en est à se positionner sur le socle des valeurs. C'est à François Hollande, ensuite, de définir les contours. Ça n'aurait pas de sens de vouloir négocier aujourd'hui. On en est vraiment au contenu. Car non seulement nous sommes en situation de crise économique, mais aussi de crise morale. Si notre pays connaît des tensions aussi fortes, on pense que Nicolas Sarkozy y est pour beaucoup. Alors que le devoir d'un président est de rassembler, lui instrumentalise pour parvenir à ses fins. Cette attitude explique aussi la montée du Front national. »

 

- Que répondez-vous aux attaques de M.-Ph. Daubresse, qui vous a qualifié de « traître » ?

« On a ici affaire à un spécialiste. Je rappellerai simplement qu'en 2002, il avait eu l'inélégance d'annoncer son soutien à Jacques Chirac le jour même où François Bayrou se déplaçait dans le Nord pour faire campagne. Et l'on était pas après le premier tour, »


- Localement, on pense forcément aux législatives. Votre idée n'est-elle pas d'être le candidat d'une union avec le PS ?

« On formule l'espérance qu'il y aura une alternance le 6 mai prochain. Après, on tirera les conclusions, il sera toujours temps. Ce n'est pas l'enjeu d'aujourd'hui, au moment où les Français pourraient en prendre encore pour 5 ans. »

 

- Le MoDem ne risque-t-il pas d'exploser ? Dans le Pas-de-Calais par exemple, il y a beaucoup de centristes qui penchent à droite...

« Je respecte toutes les positions, il y a un certain nombre d'élus ou de militants qui vont attendre la prise de position de François Bayrou. Pourquoi retenir ce que j'ai sur le coeur pour des raisons partisanes, pour le fonctionnement d'un parti ? En faisant ce choix, j'ai le sentiment d'être totalement fidèle aux convictions qui m'ont amené à m'engager au CDS en 1982 auprès d'André Diligent et de Georges Delfosse. Est-ce qu'à l'époque on aurait pu penser que des militants de ce parti puissent partager les idées de Nicolas Sarkozy sur l'immigration, les frontières, les lois sécuritaires... ? J'ai rêvé que François Bayrou soit président de la République, j'ai toujours voté pour lui, mais à un moment donné, quand on a le sentiment qu'il s'agit de l'intérêt national... Ou alors c'est la politique qui perd de son sens. Le MoDem ne s'est pas réuni pour définir une position, ce que j'espère secrètement, c'est que nous soyons des éclaireurs, une avant-garde. »

 

- Vous avez parlé avec François Bayrou récemment ?

 « Oui, vendredi, pour lui dire que j'espérais encore qu'il gagne. Je lui ai dit que ce qui avait été publié (sur le site du Nouvel Observateur) était un document de travail. »

 

- Le MoDem a encore un avenir ?

« Les structures partisanes sont l'expression de courants politiques qui viennent de très loin, il y a eu le CDS, la nouvelle UDF, le MoDem... Si François Bayrou prend une position qui est conforme à la majorité du MoDem, bien sûr qu'il a un avenir. On verra cela dans les jours qui viennent. En tout cas, ce dont je suis sûr, c'est que les idées que nous portons ont de l'avenir, il s'agit de celles de la démocratie chrétienne et de la philosophie des Lumières. »

 

- Revenons au local : en tant que maire, comment considérez vous votre opposition PS ?

« Ce n'est pas à moi de me positionner, mais à eux. J'ai rassemblé une équipe qui a des spécificités sur un projet local, il n'y a pas de raison d'en changer. Nous avons fait 65 % des voix au premier tour, notre légitimité est suffisante pour agir ».

 

- N'avez-vous pas peur de ne plus être lisible pour les électeurs ?

 « Si je disais "et bien oui on ne partage pas les valeurs de Nicolas Sarkozy mais on ne se prononce pas", le serais-je davantage ?

 

Appel à voter Sarkozy

Appel à voter blanc

 

 

François Bayrou et le Conseil National du Mouvement Démocrate débattront le 3 mai au soir et indiqueront leur position, qui ne sera pas une consigne de vote, mais simplement un avis et qui n'engagera pas chaque adhérent.  Selon un sondage paru Dimanche, 30 % des électeurs de François Bayrou au 1er tour voteraient Hollande, 31 % Sarkozy, 39 % s'abstiendraient ou voteraient blanc ou nul.
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